Un moyen direct et personnel de délivrer l'information
La messagerie est, sans conteste, la fonctionnalité la plus populaire et la plus intuitive sur smartphone. Selon une étude du Pew Research Center, qui a analysé les usages sur smartphone de 1 035 volontaires pendant une semaine, 97 % des sondés ont écrit un SMS ou sur une application de messagerie durant cette période. Une fois sur deux, lorsque le centre de recherche appelait ses cobayes pour savoir ce qu’ils avaient fait sur leurs smartphones l’heure précédente, les personnes avaient envoyé un message.
Tout le monde a l’habitude de recevoir des messages sur son smartphone et, généralement, ils sont lus. Le chat permet, de plus, d’envoyer et de recevoir très facilement tous les types de contenus que les éditeurs de presse peuvent développer : un lien, une vidéo, une image, un son et même un article complet.
C’est donc le moyen le plus direct pour un média de toucher son lectorat. L’avantage d’un contenu envoyé grâce à un message est qu’il ne dépend pas d’un algorithme comme Facebook, qui contrôle la portée des publications, pour arriver à son destinataire. Il reste au média à savoir où se trouve le point de rupture de son lecteur, pour qui un trop grand nombre de notifications ou d’interactions peut devenir lassant et contre-productif ou alors de développer un système qui permet de choisir ce qu’il souhaite recevoir ou non.
La messagerie est aussi un moyen pour les médias de fidéliser leur lectorat car il créé un sentiment de proximité. Recevoir un message de Libération donne l’impression que la rédaction s’adresse directement à nous, que nous sommes la cible principale du journal. La communication d’informations est directe et personnelle. La messagerie est aussi humanisante car un ton particulier peut être adopté, notamment avec l’utilisation de GIFs ou d’émojis.
Imaginons maintenant avoir la possibilité de répondre à notre média, comme le permet l’application de Quartz, et de lui demander des précisions supplémentaires sur ses contenus ou tout simplement d’interroger notre journal préféré sur tel ou tel thème d’actualité. Enfin, un dialogue entre les médias et son audience pourrait devenir possible. Ce système pourrait s’imposer comme une bonne alternative à celui des commentaires,
qui est de plus en plus difficile à gérer en raison de la recrudescence des débordements diffamatoires, racistes ou homophobes. L’information serait alors un échange plus qu’une simple parole délivrée par des médias parfois éloignés de ce que veulent véritablement les gens. Le lecteur aurait ainsi, par ce biais, droit à une information personnalisée à la demande et éviterait de se faire submerger par des notifications ou des alertes
push.
Cela nécessite juste encore un peu de temps avant que la technologie –et le marché- soient assez matures pour démocratiser une « conversation » entre les médias et ses lecteurs. Il reste aussi le problème de savoir comment utiliser toutes ces données et de leur donner du sens éditorialement.