Les 3 prérequis
Trois éléments sont indispensables pour saisir ces différents enjeux. Le premier est de disposer de bases de données musicales de métadonnées consolidées ; le deuxième de certifier l’usage des œuvres et de fiabiliser le reporting ; le troisième de disposer de services techniques spécialisés.
En outre, les rapports « Selles » et « Lescure » ont rappelé que la mise à disposition, par les producteurs phonographiques et pour chaque œuvre, de métadonnées consolidées (harmonisées, complétées, fiabilisées) constitue un réel besoin pour le secteur de la musique.
À ce titre, Jean-Robert Bisaillon a analysé des services techniques spécialisés (ex : CDDB / Gracenote), des logiciels (ex : Apple iTunes), des normes de métadonnées (ex : ID3) et plusieurs dizaines de bases de données musicales et recensé près de 300 champs de métadonnées, ce qui nous donne un aperçu de l’ampleur de la tâche d’harmonisation des métadonnées. En outre, il a élaboré le logiciel d’indexation de métadonnées TGiT, qui implémente les codes ISNI, ISRC et ISWC.
En France, les principales bases de données musicales sont :
- la base Sacem : œuvres (déposées par ses adhérents) identifiées par les codes COCV / ISWC ;
- la base Adami : musiques enregistrées (récupérées depuis les bases des producteurs phonographiques) ;
- la base Spedidam : musiques enregistrées (déclarées par ses membres) ;
- la base SCPP et base SPPF : musiques enregistrées (déposées par leurs adhérents respectifs) identifiées par le code ISRC ;
- la base BIPP (SNEP / Kantar Media) : catalogues (des producteurs phonographiques) actifs sur le marché français.
Par ailleurs, les mêmes rapports ont identifié le besoin d’une« base de référence exhaustive »ou d’un« registre ouvert de métadonnées »afin de rassembler pour chaque œuvre les métadonnées nécessaires à l’identification des œuvres et de leurs ayants droit.
En France, il existe déjà plusieurs bases de référence :
- le projet Bee Music (SNEP / UPFI / Kantar Media) : catalogues actifs sur le marché français (structuration et consolidation de la base BIPP) ;
- la base BOEM (CSDEM / SEAM) : paroles de chansons identifiées par les codes COCV / ISWC (œuvres musicales), IPI (ayants droit) et ISRC (musique enregistrée).
Il en est de même au niveau internationalavec :
- la base GRD (abandonnée en 2014) : œuvres musicales ;
- la base IPD (IPDA / SCAPR) : artistes interprètes (performers) identifiés par le code IPN ;
- la base MusicBrainz : musiques enregistrées identifiées par le code ISRC et reliées aux codes IPI (ayants droit) et ISWC (œuvres musicales).
La deuxième nécessité est de certifier l’usage des œuvres (ex : nombre de téléchargements, d’écoutes, de vues) et de fiabiliser le reporting. Dans un engagement « Hoog », les producteurs phonographiques et les éditeurs de services en ligne se sont engagés à
étudier la procédure de reporting par les éditeurs, « dans une logique de simplification, d’économie et de fiabilité » permise notamment par la norme DDEX. À cet effet, un tiers de confiance peut s’intercaler entre un éditeur et un producteur phonographique ou une société de gestion collective.
Enfin, il faut disposer de services techniques spécialisés. Certains répondent aux différents besoins exprimés précédemment. Ainsi, en matièred’enrichissement des métadonnées, l’API
MusicStory Pro (MusicStory) propose des métadonnées telles que des photos, des biographies ou des chroniques. Concernant lareconnaissance automatiquement des œuvres musicales, le boîtier
Boxcast (Yacast) placé dans les clubs et les discothèques reconnaît automatiquement les œuvres pour la Sacem ou la SPRÉ ; l’API
MusicStory Pro identifie sans ambiguïté l’artiste (IPI), la version de l’album (EAN), les titres des œuvres (ISRC) et les œuvres musicales (ISWC). Pour ce qui est de la
certification de l’usage des œuvres et la fiabilisation du
reporting, le projet Armonia (GIE européen / BMAT) enrichit les rapports de ventes issus des plateformes de distribution et facilite la facturation et la répartition des droits ; le tiers de confiance Transparency Rights Management certifie quant à lui le
reporting entre la chaîne musique de Dailymotion et la Sacem.