Dans l'édition de M du 6 janvier 2023, Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde, racontait son expérience du jeûne.

© Illustrations : Johanne Licard

Raphaëlle Bacqué, le jeûne et le « je »

Tout début 2023, Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde, racontait son expérience du jeûne dans un long récit publié dans le magazine sur papier glacé. Sans le vouloir, la journaliste a relayé des pratiques plébiscitées par les naturopathes, mais potentiellement dangereuses. Malaise ?

Temps de lecture : 12 min

C’est une grande plume. Respectée pour ses talents d’enquêtrice, Raphaëlle Bacqué a aussi été récompensée pour ses qualités littéraires. On dit d’elle qu’elle sait « saisir l’époque » et qu’elle a révolutionné certaines pratiques journalistiques.

Et puis, parfois, elle ne mange pas ou presque. Depuis une dizaine d'années, la journaliste participe régulièrement à des stages de jeûne. Des vacances — « qui intéressent surtout certaines classes sociales » reconnaît-elle volontiers — entièrement tournées vers la diète. Un jus le matin, un bouillon le soir et entre temps de la tisane.

La journaliste contribue régulièrement à M, le magazine du Monde. À l’automne dernier, elle évoque sa pratique du jeûne avec la rédactrice en chef adjointe de ce magazine, Dominique Perrin. Elles en conviennent : il faut le raconter. Dominique Perrin se souvient : « Raphaëlle me l’a proposé, avec la rédaction en chef on s’est dit “on y va”. C’est un très bon exemple pour raconter un phénomène de société qui nous intéresse, l’économie du bien-être. » La grand reporter nous explique l’angle qu’elle avait alors en tête : « Quand j’ai débuté, l’un de mes premiers reportages portrait sur les vacances “all inclusive”. J’étais allé à Majorque voir des gens qui passaient une semaine à manger comme des chancres et à boire comme des trous. Vingt-cinq ans après, une certaine partie de la population passe des vacances basées sur le fait de ne pas manger. C’est un changement d’époque, c’est ce qui m’intéresse. » Pour ce papier, chacune va bousculer ses habitudes. La journaliste dit n’avoir jamais jusque-là utilisé le « je » dans ses papiers. Dominique Perrin fera mentionner dès le chapô des informations biographiques sur l’autrice du papier, ce qui est selon elle inédit dans le magazine.

Purge

Le reportage est réalisé en novembre 2022, édité pendant les vacances de décembre puis publié le 6 janvier 2023. Il fait la Une du magazine et livre, en sept pages, une description détaillée et sympathique des lieux, (un manoir du XIXe siècle, une yourte mongole, l’embouchure de l’Odet ) du jeûne en lui-même (d’abord une « purge » intestinale, les jus et le bouillon mais aussi du yoga, des baignades et 10 km de marche par jour), de ses participants (une majorité de quadras et de quinquas, surtout des CSP+, et une organisatrice naturopathe appelée Céleste Candido). Les bienfaits du jeûne sont longuements décrits mais on trouve aussi des nuances explicites sur l'utilité de la pratique ( « aucune publication internationale reconnue n’est parvenue à classer [le jeûne] dans les thérapies efficaces contre les maladies ») comme sur la façon dont elle peut être détournée (« Il existe des charlatans qui prônent des diètes radicales et de longue durée comme une forme de purification du corps »).

Tout commence bien. Le matin de sa sortie, l’article est cité dans la revue de presse de France Inter. La « tendresse » avec laquelle Raphaëlle Bacqué raconte son « stage de pureté corporelle » est soulignée. La façon dont sont réalisées les « purges » est précisément décrite à l’antenne : « du sel de nigari [ce nom est parfois donné au chlorure ou au sulfate de magnésium, NDLR] dissous dans l'eau ou de l'huile de ricin mélangée au jus de pomme ». Mais sur les réseaux sociaux, les commentaires sont en majorité critiques. Il faut dire que le contexte est tendu : plusieurs fait-divers ont eu lieu ces dernières années et surtout dans les semaines qui ont précédé la réalisation et la publication de ce reportage.

S’ils sont survenus lors de jeûnes plus longs et rigoureux que ceux réalisés avec Céleste Candido, ces fait-divers ont tout de même marqué les esprits. En août 2022, un jeune homme est mort après avoir jeûné de façon extrême et isolée en marge d’une communauté alternative près de Nice. Début décembre 2022, le naturopathe Miguel Barthéléry était jugé en appel après avoir été condamné à deux ans de prison avec sursis pour exercice illégal de la médecine. Il a recommandé le jeûne à un jeune homme touché par un cancer du testicule, ce dernier est mort.

Pour la purge, boire du sel de nigari dissous dans l'eau ou de l'huile de ricin mélangée au jus de pomme.
Sel de nigari dissous dans de l'eau, ou de l'huile de ricin, et du jus de pomme. C'est la boisson « détox » qui ouvre le stage, garantit la purge... et la première nuit aux toilettes. 

Miguel Barthéléry a une autre spécialité. Avec son associée, la très controversée Irène Grosjean, ou encore avec sa co-autrice, Nelly Grosjean, il aime conseiller de se « purger » avant le jeûne. Ils ne sont pas les seuls mais, tout de même, ce n’est pas si courant, même dans ce milieu. Plusieurs auteurs considérés comme des références par les jeûneurs émettent de fortes réserves voire déconseillent les purges, et bon nombre de naturopathes se contentent de proposer des tisanes ou des aliments légèrement laxatifs et diurétiques. Barthéléry et les Grosjean mère et fille préconisent des méthodes capables de vous faire passer une nuit sur les toilettes. Leurs produits favoris ? Vous les connaissez déjà : le sel de nigari (recommandé dans cette vidéo à 22 minutes), et l’huile de ricin (citée comme référence dans ce livre).

La gastro-entérologue Marion Lagneau est catégorique : ces purges sont absolument inutiles à moins d’être recommandées par un médecin en cas de constipation sévère. Dans certaines conditions, elles peuvent même être dangereuses. Au téléphone, Raphaëlle Bacqué en défend l’utilité : « La purge, ce n’est pas pour se purifier ou je ne sais quoi. Ce n’est pas une croyance. Je n’avais pas envie d’être scatologique dans mon papier, mais c’est juste un moyen de ne pas être constipé. »

La gastro-entérologue conteste au téléphone : « Ça n’est pas nécessaire, l’organisme n’a pas besoin de ça pour évacuer les matières, même avant un jeûne. Tout ça date d’une époque où l’on croyait qu’il fallait enlever les humeurs avec des purges ou des saignées. » Est-ce grave de suivre ce genre de conseils ? « Si c'est un cérémonial, je n'ai rien contre ça. Les humains ont besoin de cérémonies et il y en a beaucoup autour de l'alimentation. Mais ce genre de pratiques sont pour beaucoup de pseudothérapeutes ce qu’on appelle une technique d’ancrage. On vous fait accepter une première chose, avant peut-être d’autres », analyse la médecin impliquée dans la lutte contre les fausses informations en matière de santé au sein du collectif NoFakemed.

Dans le collimateur de la Miviludes

Dès le lendemain de la sortie du papier, l’Extracteur — un autre collectif influent dans la lutte contre les dérives des thérapies dites alternatives — va dénoncer plusieurs points du papier leur semblant problématiques. Deux jours plus tard, la Miviludes, l’organisme de lutte contre les dérives sectaires, rappellera dans un tweet que ces stages sont risqués. Deux interventions appréciées dans le milieu de la lutte contre les dérives sectaires. D’abord parce que le jeûne est pour eux l’un des principaux sujets d’inquiétude du moment. Ensuite parce que ces militants savent que plusieurs pratiques à risques mais aussi quelques gourous et charlatans célèbres doivent leur succès à leurs passages dans la presse. Dans ce milieu, on rappelle souvent que Claude Vorilhon, le fondateur du mouvement raëlien, a connu la notoriété grâce à une première interview très remarquée, en mars 1974, chez Jacques Chancel. Le même Claude Vorilhon a répondu à plusieurs reprises à un Philippe Bouvard moqueur, et pu même lui dire les yeux dans les yeux en direct à la télévision en 1975 : « Il y a environ 1000 personnes qui me soutiennent. Et sur ces 1000 personnes je vous en dois 500. »

Raphaëlle Bacqué se dit « horrifiée » par ces critiques et s’estime victime d’amalgames : « Je vous le dis et c’est dans mon papier : pendant mes stages il n'y a pas de charlatan, il n’y a pas de gourou donc il n’y a pas d’emprise. J’ai suivi les manifs antivax, je sais ce que c’est. Dans mes stages, on est à mille lieues de tout ça ». Elle s’insurge contre la position de la Miviludes, qu’elle trouve excessive : « Lutter contre les sectes est extrêmement louable, mais je ne compte pas sur la Miviludes pour le faire puisqu’elle n’a pas de moyen d’investigation. Ils ne font même pas de veille, ils ne peuvent faire que de la com’. Dire que le jeûne ou le yoga sont la porte d’entrée des sectes, c’est grotesque. Des cours de yoga, il y en a partout. Soit vous dénoncez de vraies sectes, et alors vous faites venir les gendarmes, soit vous ne dites rien. Sinon tout le monde va avoir peur d’être accusé et va faire les choses dans son coin. »

« Condamner ce genre de papier parce qu'il y a eu des dérives sectaires, c'est aussi con que de lutter contre les médicaments parce qu'il y a eu des scandales »

Au sein du Monde, quelques collègues partagent cette opinion — tous les journalistes interrogés ont requis l’anonymat. Un.e journaliste qui a aimé le reportage est catégorique : « L'idée qu'il faille condamner ce genre de papier parce qu'il y a des exemples de dérives sectaires liées au jeûne, c'est aussi con que de dire qu'il faut lutter contre les médicaments parce qu'il y a eu des scandales. Des dérives, il y en a dans tous les domaines. » Les six autres journalistes que nous avons sollicités nous ont en revanche dit, après avoir exprimé leur considération pour le reste du travail de leur collègue, désapprouver ce papier, son traitement et son contenu.

Selon eux, l’article a été plus critiqué au sein des équipes web que de celles du print, mais ces critiques sont restées cantonnées à des discussions de couloirs ou des boucles Whatsapp réduites. À une exception : selon plusieurs témoins, le papier a été discuté et surtout contesté au cours d’une conférence de rédaction web le jeudi qui a suivi la publication. Le soir de cette réunion, on apprenait la mise en examen pour homicide involontaire d’Éric Gandon, naturopathe célèbre pour ses stages de jeûnes stricts et prolongés organisés dans un château d’Indre-et-Loire. La Société des rédacteurs du Monde, dont le but est notamment d’aborder les questions déontologiques et les traitements journalistiques du journal, n’a pas été alertée sur ce papier. Ce qui, de l’avis général, tient plus au fait que le papier n’était pas assez regrettable pour mobiliser une telle structure qu’au fait que la présidente de cette SRM est justement Raphaëlle Bacqué.

Ces six journalistes interrogés se disent pour la plupart gênés par l’absence de mention des victimes récentes du jeûne, et deux nous ont dit considérer que ce papier conforte les citoyens qui estiment que les journalistes forment une élite déconnectée des réalités de la société. Un.e journaliste regrette l’usage du mot « détox » en couv et dans le papier, puisque ce terme est au mieux une astuce marketing sans réalité médicale. En 2009, le médecin nutritionniste Jacques Fricker le disait bien au Monde : « “Détox” est avant tout une invention des médias ou des parapharmaciens, ce mot n’a jamais existé en médecine. »

Distance

Un.e journaliste du quotidien au fait des dérives sectaires nous explique pourquoi, à ses yeux, Raphaëlle Bacqué n’a pas bien saisi l’accusation de dérive sectaire faite à son stage : « Le sectarisme, ça prend des formes diverses. Il y a différents degrés. Bien sûr qu’elle n’est pas tombée dans une secte comme dans le sketch des Inconnus. Mais elle est trop partie prenante du sujet pour être en mesure d’écarter d’instinct toute possibilité de dérive ». Un.e autre journaliste qui connaît les sujets liés à la santé liste plusieurs points qui l’ont dérangé.e : « Avant même de parler des risques de dérives sectaires, je trouve que tout ce qui touche à la santé aurait dû être pris avec des pincettes. Perdre rapidement du poids est présenté comme positif, même quand ce n’est pas nécessaire pour raison médicale. Et globalement, le jeûne est présenté comme une pratique certes non thérapeutique mais qui fait du bien, avec un raisonnement cause/conséquence qui me gêne. »

Cette question de la perte du poids est en effet importante : plusieurs participants aux stages d’Eric Gandon ont expliqué s’y rendre pour perdre des kilos sur la balance, tandis que le médecin nutritionniste Eric Cocaul nous a alerté : « Je l’ai constaté, les troubles alimentaires peuvent être accentués au sortir d’un tel stage ». Ce médecin est critique sur l’organisation du stage sans suivi médical : « Il n’y a pas de prise de tension, pas de prise de sang. Des personnes risquent de le suivre sans y être disposés. » Il a en revanche apprécié le papier de Raphaëlle Bacqué qu’il trouve « sérieux » et « pas trop incitatif ».

Sa consœur Marion Lagneau est du même avis, même si elle alerte sur un point précis : « La journaliste dit qu’elle va mieux en partie grâce au jeûne. On sent qu’elle y croit puisqu’elle y retourne. Mais dans un contexte aussi privilégié et avec des activités aussi reposantes, elle se serait sentie sûrement aussi bien en mangeant toute la semaine. Elle a le droit de penser que le jeûne aide, mais rien ne le prouve. Et si les gens qui la lisent le croient et tapent “jeûne” sur internet, ils peuvent tomber sur des personnes moins bien intentionnées. Les stages de jeûne, c’est un énorme marché ».

Marronnier

Les deux médecins ont vu bien pire : le témoignage à la première personne d’un journaliste qui jeûne est quasiment un marronnier, et en la matière on trouve des discours bien plus exaltés et sans recul que celui de Raphaëlle Bacqué. De nombreux journalistes persistent notamment à mentionner sans recul les travaux du gérontologue américain Valter Longo qui tendraient à prouver l’utilité du jeûne en complément des traitements contre le cancer. Des travaux dont la qualité tout autant que l'éthique ont été très contestées, et qu'il lui même a en partie reniés. 

Pourquoi tant de collègues et de lecteurs de Raphaëlle Bacqué sont-ils plus sévères avec son papier que des médecins engagés contre les dérives liées aux jeûne ? Certains estiment que placer ce papier en Une a créé trop d’attente. La plupart auraient en tout cas préféré voir leur collègue se lancer dans une enquête, tant ils sont persuadés qu’il y a matière à creuser dans le domaine. Il y a d’ailleurs des choses à dire sur le cursus de Céleste Candido.

Au téléphone, celle-ci nous a raconté sa success-story qui est elle aussi très liée à la sphère médiatique : « J’étais directrice monde d’une ligne phare de Cacharel. Je suis partie à la recherche d’une sorte d’état de grâce que j’avais perdu en vieillissant », puis «J’ai retrouvé mon état de grâce quand j’ai jeûné » et très vite « J’ai alors tout quitté, et j’ai commencé à encadrer des stages en 2004. » La naturopathe insiste beaucoup sur une rencontre qui a changé sa vie cette année-là : celle de Mireille Darc, lors d’un salon bio parisien : « Ça a été un coup de foudre. Elle est venue chez moi jeûner en Bretagne. Ensuite elle m'a amené plein de monde, elle m’a fait avoir de la presse, elle m’a fait un passage de 10 minutes dans un "Envoyé Spécial" [le 24 juin 2004, NDLR] qu’elle a réalisé. Tout ça m'a apporté très vite 50 personnes. Et c'était parti. » 

Depuis, la naturopathe vit de ses stages — vendus aujourd’hui 840 euros la semaine hors hébergement et suppléments « détox » — et a cofondé une association influente de promotion de ses pratiques appelée Fédération française de jeûne et randonnée. Celle-ci est présente dans la plupart des salons zens et bio et citée dans de très nombreux articles de presse.

Désinformation

Il y a une autre façon de lire le C.V de Céleste Candido, en s’intéressant aux noms moins connus mais bien plus tendancieux qu’on y trouve. Elle dit d’abord avoir été formée par Désiré Mérien, pionnier de la promotion du jeûne en France. Ce dernier est un disciple revendiqué d’Herbert Shelton, un thérapeute américain condamné pour exercice illégal de la médecine mais aussi à la suite du décès d’un des clients dans son centre de jeûne. Désiré Mérien est très lié et édité par Fabien Moine, qui est un influenceur et organisateur de stage de jeûne mais aussi, selon une enquête publiée par RTL, un personnage influent de la désinformation depuis le début de la crise sanitaire.

Selon la Miviludes, Fabien Moine a fait l’objet de trois signalements depuis 2018. Et dans une vidéo, ce même Fabien Moine raconte dans un hommage à Mérien comment ce dernier a frôlé la mort à la suite d’un jeûne de 52 jours. Céleste Candido a également suivi une formation à l'institut américain Ann Wigmore, appelé aussi Institut Hippocrate et dont les dirigeants ont été condamnés pour avoir prétendu pouvoir soigner le cancer et le diabète avec des jus. Ce qui donne à Céleste Candido un point commun avec un naturopathe tristement célèbre en France : Thierry Casasnovas a lui aussi étudié à l’Institut Hippocrate, où il a découvert en 2006 bon nombre de croyances et pratiques alternatives. Une information judiciaire a été ouverte en 2020 contre lui pour « exercice illégal de la profession de médecin » et « abus de faiblesse ».

Les idées de Céleste Candido méritent aussi d’être questionnées. Dans son livre, elle n’hésite pas à prétendre — à rebours de la médecine basée sur les preuves — que jeûner peut « résoudre (...) l'arthrose, les problèmes digestifs, l'eczéma, l'asthme, les migraines, l'hypertension.» Raphaëlle Bacqué nous l’assure, Céleste Candido ne se risque pas à ce genre de discours pendant les stages. Cela ferait fuir les clients, nous dit-elle. Mais au téléphone, Céleste Candido nous a spontanément livré ses croyances sur les pouvoirs thérapeutiques du jeûne ( « Le jeûne n’est pas réservé aux gens en bonne santé. Dans la nature, un enfant ou un animal, quand il est malade, il ne mange pas. On a vécu 2 millions d’années sans aller à l’hôpital. On a la capacité de se régénérer »), sur l’origine des maladies ( « Toutes les maladies qui se terminent par -ites, les rhinites, arthrites, otites, colites, toutes toutes viennent du fait que nous ne faisons jamais de pause dans notre alimentation. ») ou sur les dangers d’une partie de la médecine basée sur les preuves (« Le contact avec la nature est nécessaire pour bien se porter, plutôt que de prendre pleins de médicaments pour lesquels on n'est pas conçus au départ »).

Dans la troupe, y a pas de jambe de bois...
Céleste Candido a confondé la Fédération française de jeûne et randonnée.

Forte de ces croyances, Céleste Candido estime que les médecins manquent de connaissances. Elle n’est pas la seule au sein de la FFJR. La Miviludes nous a d’ailleurs alerté à ce sujet par mail : « Nous avons été informés de la création d'une branche médicalisée de séjours de jeûne, organisés par l'Académie Médicale du jeûne en lien avec la Fédération française de jeûne et randonnée [cofondée par Céleste Candido, NDLR]. Ces médecins se présentent (...) comme spécialistes en « médecine du jeûne ». (...) L'Académie donne un agrément aux médecins qui leur permet d’être experts [en médecine du jeûne, NDLR]. Or ce titre n’est pas autorisé par l'Ordre national des médecins, qui a été saisi ».

Parmi les futurs clients de ces séjours médicalisés, on trouvera probablement des lecteurs de M le magazine du Monde. Céleste Candido nous a expliqué avoir reçu entre 100 et 150 demandes depuis la sortie du papier de Raphaëlle Bacqué. Elle dit ne pas avoir assez de place pour les accueillir dans ses propres stages, tant elle y accueille d’habitués. Elle les a orientés vers la Fédération française de jeûne et randonnée. 

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