Lancer une chaîne de télévision serait une méthode éprouvée pour le blanchiment d’argentLe taux d’échec est encore plus fort pour les chaînes régionales, d’actualité ou spécialisées. L’une des raisons avancées est la faiblesse des barrières à l’entrée qui permettent à chacun ou presque de lancer sa propre chaîne, fut-il politicien, promoteur immobilier ou même gourou. Lancer une chaîne de télévision serait d’ailleurs une des méthodes éprouvées pour le blanchiment d’argent. « Certaines chaînes sont la propriété d’individus mystérieux dont les sources de revenus demeurent inconnus », rappelle D.P. Satish, un des rédacteurs en chef de la chaîne CNN-IBN. Dans l’affaire Saradha qui a récemment défrayé la chronique, un investisseur frauduleux a racheté un groupe de chaînes de télévision dans l’État du Bengale, utilisant sa nouvelle respectabilité médiatique pour dépouiller de nombreux petits épargnants. Ce tout dernier scandale a enfin convaincu le gouvernement, dont les précédents efforts de resserrer les conditions d’accès au marché étaient restés sans effets, de mener la chasse aux irrégularités et aux infractions, révoquant par dizaines les licences de diffusion des chaînes.
Les abonnés ne sont toujours pas convenablement décomptésMené tambour battant par le gouvernement indien et largement mis en place dans les mégapoles, le passage au tout-numérique pose de nombreuses difficultés techniques et les abonnés ne sont toujours pas convenablement décomptés. Une des raisons est l’extrême fragmentation du secteur : 7000 opérateurs multi-systèmes s’appuient sur 60 000 « cable wallahs », ces opérateurs locaux qui tirent physiquement les câbles jusqu’aux téléviseurs. Ces derniers sont probablement les seuls à apprécier le chaos ambiant qui facilite leur fâcheuse habitude de ne pas remonter les chiffres réels de leurs abonnés : le taux de fraude est estimé à 75 % en dépit de la généralisation de la set-up box, un mystère que les opérateurs multi-systèmes et les chaînes espèrent avoir résolu avant la date d’achèvement de numérisation du réseau, aujourd’hui prévue pour la fin 2020.
La Revue des médias de l’INA dévoile les résultats d’une étude inédite, menée grâce aux équipes de la Recherche de l’INA et en collaboration avec l’association « Pour les Femmes dans les Médias », mesurant la place accordée aux femmes dans les fictions diffusées à la télévision, tant derrière la caméra, comme réalisatrices, qu’à l’écran, via leur temps de parole. Entre 2008 et 2018, seuls 12 % des réalisateurs des fictions diffusées sur les chaînes de télé étaient ainsi des réalisatrices, et les personnages féminins parlaient près de moitié moins que les hommes ! Au-delà de ces constats chiffrés, des diffuseurs, des producteurs, des réalisateurs, esquissent les solutions possibles.