Un contexte historique lourd
L’occupation japonaise de 1903 à 1945, la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Corée entre 1950 et 1953, et surtout des années de politique répressive de la part du gouvernement militaire, sont autant d’évènements historiques et politiques majeurs qui ont eu des conséquences directes sur le développement des médias et de leurs libertés.
À la suite de l’annexion de la Corée par le Japon au début du vingtième siècle, les médias coréens se retrouvent sous contrôle strict du gouvernement japonais en place, qui en 1941 ira jusqu’à interdire les publications en langue coréenne. La domination japonaise prend fin à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, et de 1945 à 1948, malgré une censure occasionnelle du gouvernement, la presse écrite commence à se développer.
La guerre de Corée
entérine la partition de la péninsule coréenne. Avec le soutien des États-Unis, Syngman Rhee prend le pouvoir en 1948, position qu’il occupe jusqu’en 1960. Durant cette période, la presse de gauche est alors jugée comme illégale, des journaux modérés sont fermés sur décision gouvernementale, et des journalistes et éditeurs arrêtés. C’est en 1956 que HLKZ-TV, la première chaîne de télévision privée sud-coréenne, voit le jour. La chaîne publique HLKA-TV (maintenant connue sous le nom KBS 1) est lancée en 1961, bientôt suivie par les chaînes privées TBC-TV et MBC-TV en 1964 et 1969.
De 1962 à 1979, la dictature de Park Chung Hee durcit le ton : toute critique du gouvernement est pénalisée, et la totalité des programmes des chaînes de télévision et radios doivent être approuvés par l’État avant diffusion. Par ailleurs, sur les 64 quotidiens alors existants, tous sont fermés sauf 15.
Sous la présidence de Chun Doo-hwan (1980 à 1988) de nombreuses publications et chaînes de télévision disparaissent ou fusionnent avec des organisations sous contrôle de l’État. La chaîne privée TBC devient ainsi KBS 2, et la chaîne publique KBS rachète la majorité des actions de la chaîne privée MBC.
Il faut attendre 1987 et la libéralisation du gouvernement pour que ces restrictions soient assouplies, et que les médias sud-coréens puissent enfin se développer. Les stations de radio passent de 74 en 1985 à 111 fin 1988, et 125 fin 1989. Les heures de programmation par semaine passent de 56 h en 1979 à 88,5 h en 1989 ; le nombre de chaînes de télévisions est multiplié par 6,5 en dix ans (12 en 1979, 78 en 1989). Enfin, le nombre de périodiques augmente également rapidement, à mesure de la levée de restrictions gouvernementales.
La chaîne commerciale SBS (Séoul Broadcasting System) est lancée en 1991, et le câble en 1995.
Les réformes démocratiques s’accompagnent de la mise en place de nombreuses mesures afin de protéger les médias du contrôle et de
l’influence du gouvernement.