L’impact du piratage
Quel est l’impact de l’offre proposée illégalement sur la consommation légale ? Sur ce sujet, les économistes repèrent l’existence possible de deux effets distincts, dont il est difficile d’évaluer celui qui prédomine. D’une part, le piratage serait à l’origine d’un « effet de substitution » et réduirait mécaniquement les ventes d’œuvres culturelles, ce qui entraînerait un véritable manque à gagner pour les créateurs et les entreprises engagées sur le marché. D’autre part, le piratage produirait un « effet d’échantillonnage » en permettant aux consommateurs d’expérimenter des biens, d’attiser leur curiosité, de les tester préalablement à leur acquisition.
En se basant sur cette distinction, Irène Bastard, Marc Bourreau et François Moreau ont réalisé une étude économétrique portant sur quatre filières culturelles : la musique, le cinéma, le jeu vidéo et le livre. Les résultats qu’ils obtiennent, fondés sur des données de l’institut GFK datant de 2008, montrent notamment la présence d’un effet de substitution dans le secteur de la musique, c’est-à-dire que le fait de télécharger illégalement s’accompagne chez les consommateurs d’une plus faible probabilité d’acheter des CD. Parallèlement, un rapport complémentaire entre le piratage et le téléchargement légal est mis au jour pour le livre, la musique et les jeux vidéo, si bien que les chercheurs pensent que la « pratique en ligne est peu sensible au caractère légal et plus motivée par les apports du numérique en termes de facilite´ d’accès, de taille du catalogue des œuvres disponibles, etc. ».
De son côté, l’économiste Françoise Benhamou suggère que le piratage produit, à l’échelle d’une filière culturelle, un effet différencié dans le temps : au départ, l’offre pirate progresse parallèlement à l’offre légale, puis la demande augmente et l’offre pirate s’enrichit jusqu’à constituer un véritable danger pour les ventes, avant que l’offre légale ne finisse par arriver à maturité (disponibilité des titres, politique tarifaire intéressante, sécurisation des paiements, formules d’achat adaptées) et par s’imposer sur l’offre pirate.
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<i>Le livre à l’heure numérique</i></a>
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, Seuil, 2014, p.168. @
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