Tamazight TV, nouvelle chaîne berbère au Maroc

Tamazight TV, nouvelle chaîne berbère au Maroc

L’ancrage local de Tamazight TV révèle l’autre face de la transnationalisation du système télévisuel arabe.
Temps de lecture : 13 min

À l’ère de la mondialisation des contenus médiatiques plus que jamais, la présence de médias berbérophones dans le paysage audiovisuel marocain devenait une nécessité. Ce fut une évidence lorsqu’elle se trouva cautionnée par une nouvelle constitution, en juillet 2011.
 
Dans le sillage de la « révolution » en Tunisie, les populations dans les pays arabes ont manifesté pour réclamer le renouvellement de leur système politique et des élites corrompues dans le contexte d’une crise économique qui réduisait chaque jour le pouvoir d’achat des ménages sans réduire le taux de chômage des jeunes, pourtant de plus en plus éduqués. Au Maroc, afin d’endiguer le mécontentement populaire incarné par le mouvement dit du 20 février, le roi Mohammed VI fit un discours annonçant une réforme de la constitution. Le 1er juillet 2011, le projet de révision constitutionnel a été massivement approuvé par voie référendaire(1). Au-delà des aspects politiques de ce projet, nous en retiendrons ici l’article 15 : sans remettre en cause la langue arabe comme langue officielle de l’État, le législateur y adjoint l’amazigh comme seconde langue officielle : « Article 15 : L’arabe demeure la langue officielle de l’État. L’État œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu’à la promotion de son utilisation. De même, l’amazigh constitue une langue officielle de l’État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. »(2).
  
L’expérience de la jeune chaîne marocaine Tamazight est sans aucun doute une traduction concrète de la prise en considération de la culture berbère ; son évolution pourrait être un baromètre de l’intérêt de médias berbérophones nationaux d’envergure. Après avoir brièvement placé ce projet dans le contexte maghrébin pour le comparer à l’expérience algérienne, un pays où la lutte pour la reconnaissante de l’amazighité n’est pas un vain mot, nous nous concentrerons sur la chaîne marocaine qui, nous le verrons, s’épanouit dans le terreau doublement fertile de la privatisation d’une partie du dispositif audiovisuel marocain et de la politique de régionalisation avancée.

Berbères et médias en Algérie et au Maroc

Les populations se réclamant de la culture et d’une langue berbères sont une composante sociale importante dans les pays d’Afrique du Nord, au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Libye et en Égypte. Pourtant leur visibilité dans les médias audiovisuels fut pour le moins faible, jusqu’à une période récente. La principale raison qui préside à cette toute relative présence dans les médias du service public tient au fait que la langue arabe fut la langue officielle, celle du pouvoir central. Ainsi, la centralisation administrative et politique et le fait que l’arabe ait été la seule langue d’État jusqu’à aujourd’hui a placé de facto les populations berbérophones et la culture berbère à la périphérie des marqueurs identitaires officiels. En Algérie, cela a donné lieu à des mouvements de protestation plus ou moins bien tolérés par les élites dirigeantes. On se souvient par exemple – prélude au printemps arabe ? – du « printemps berbère » en Algérie en mars-avril 1980 où les populations berbères manifestèrent à Alger et en Kabylie pour réclamer la reconnaissance officielle de leur langue (le tamazight). En 1996, suite à une lutte ininterrompue, l’identité berbère fut enfin inscrite dans la constitution algérienne. Un Haut Commissariat à l’Amazighité avait alors été constitué et diligenté pour défendre la culture amazighe et l’enseignement du berbère put être dispensé dans des écoles publiques algériennes à partir de 1995. Des succès certainement encourageants pour les Berbères marocains.

 Au Maroc, la population berbère est évaluée à plus de 8 millions d’individus sur une population de 32 millions d’habitants
Au Maroc, la population berbère est évaluée à plus de 8 millions d’individus sur une population de 32 millions d’habitants(3). Les langues berbères sont plurielles : la langue tachelhit est parlée dans le Haut Atlas et l’Anti Atlas, le tarifit est d’usage dans le Rif tandis que le tamazight est employé dans le Moyen Atlas. Cette richesse linguistique était sous-représentée dans les médias nationaux, les programmes audiovisuels se déclinant essentiellement en arabe (classique ou dialectal) ou en français. Pour répondre à une attente de plus en plus pressante d’une partie importante de la population marocaine, parfois représentée par des associations(4), le roi Mohammed VI prononça un discours à Ajdir, - le discours du 17 octobre 2001 - et établit par décret royal l’Institut royal de la culture amazigh (IRCAM) dont la vocation première est la promotion de la langue et de la culture berbères au Maroc. Hasard ou non, la même année, des émeutes berbères avaient précédé l’officialisation du tamazight comme langue nationale dans l’Algérie voisine.
 
En 2000, une chaîne de télévision berbère algérienne, Berbère TV (ou BRTV)(5) avait été créée. Bémols à cette heureuse initiative : il s’agit d’une chaîne cryptée, payante et basée à Paris, autrement dit, la chaîne privée, quelque peu fragile économiquement, est installée à l’extérieur de son principal bassin d’audience, l’Algérie.
 
Au Maroc, les médias audiovisuels ont, timidement, rendu compte de la présence de cette composante socioculturelle de la population nationale après l’avènement des chaînes satellitaires et peu avant la réforme du dispositif marocain de l’audiovisuel, dans le cadre de bulletins d’information(6). Mais, à l’exception de ces journaux télévisés sur la première chaîne et sur 2M, il n’y avait pas de programmes réguliers en berbère. Il faudra attendre près d’une décennie, des acteurs et une conjoncture propice pour que des chaînes berbères soient prises en charge par les services publics de télévision tant en Algérie qu’au Maroc. En Algérie la chaîne berbérophone TV4 est créée le 18 mars 2009 par l’ENTV (Entreprise nationale de télévision). La chaîne Tamazight au Maroc est lancée un an plus tard.

Le paysage audiovisuel marocain et la place de la chaîne berbère

Pourquoi des médias berbérophones aujourd’hui seulement, soit près d’un demi-siècle après l’avènement de la télévision au Maroc ? L’un des facteurs à l’origine de la soudaine prise en compte de la composante berbérophone est la mondialisation des flux médiatiques et dans ce contexte l’émergence des chaînes satellitaires (ou du système télévisuel arabe) qui donnent lieu à deux mouvements contraires : d’une part, la naissance d’une multitude de chaînes transnationales, et d’autre part celle de chaînes locales ou ciblées, visant des segments de populations particuliers. Ce phénomène de segmentation des médias est observable à une échelle globale, mais il est patent dans les pays arabes où l’on voit se multiplier des chaînes infranationales (ou locales) en même temps que des chaînes supranationales(7).
 
Dans le courant des années 2000, le service public marocain a été à l’initiative de la création de plusieurs chaînes thématiques ou régionales : la chaîne Laayoune visant la région du Sahara occidental a été lancée le 6 novembre 2004(8), puis entre 2006 et 2008 des chaînes thématiques ont été lancées : la chaîne Assadissa, qui est une chaîne religieuse correspondant au rite malékite en pratique au Maroc et qui diffuse notamment des prêches à partir de mosquées marocaines ; la chaîne du sport Arryadia ; la chaîne éducative, Arrabia ; la chaîne des films ou Aflam TV et enfin la chaîne Al Maghribya, qui est une chaîne vitrine de la télévision généralise marocaine puisqu’elle rediffuse les émissions choisies des chaînes généralistes (Al Aoula et 2M) .
 
Enfin, en 2010, une chaîne berbérophone est lancée ; il s’agit de la chaîne Tamazight. C’est sans doute le pari le plus audacieux et le plus réussi dans un pays où les émissions berbères étaient exceptionnelles dans les chaînes généralistes. Audacieux, parce qu’il s’agit d’une chaîne spécifique et non d’une place accrue de programmes berbérophones dans la grille des autres chaînes de la SNRT. Réussi, car il semblerait bien que rapidement après sa création, la chaîne fut à même de proposer une programmation originale et essentiellement produite par ses propres services,à hauteur de 70% de la programmation (conformément à son cahier des charges, d’autres langues peuvent être employées dans 30% du volume total des programmes).
 
Suite à des débats opposant les tenants d’une présence accrue de programmes berbérophones au sein des chaînes déjà existantes et les défenseurs d’une chaîne spécifique, on opta pour cette dernière option et la décision fut prise de lancer une chaîne berbère généraliste, conjuguant une identité nationale à une spécificité linguistique. « Je n’étais pas favorable à ce qu’on ajoute simplement des émissions en berbère car c’est toujours compliqué pour le responsable des programmes de placer les programmes amazighs. Et effectivement, ça paraît risqué de placer un programme en langue berbère à une heure de grande écoute»(9). Ces émissions sont a priori moins fédératrices que les programmes en arabe (en darija ou dialecte marocain) et « finalement, l’émission en berbère se trouvait souvent placée aux heures creuses ». L’un des principaux arguments de ce partisan de la création d’une chaîne, qui en devint son directeur, fut la nécessité de proposer d’une grille de programme cohérente.
 
Selon Mohammed Mamad, il s’agit moins d’une chaîne « communautaire » que d’une chaîne tout simplement marocaine. En effet, à la différence de certaines chaînes communautaires (ethniques ou confessionnelles) qui ont vu le jour au Liban pendant la guerre civile ou en Irak après 2003 par exemple, la chaîne Tamazight vise un public national, même si elle cherche aussi à satisfaire un public berbérophone désireux « de se reconnaître à la télévision nationale », pour reprendre ses propos.
 
Depuis l’émergence de la chaîne Tamazight, deux phénomènes favorables à la naissance d’autres chaînes berbères se conjuguent : d’une part la relance de la privatisation d’une partie du dispositif audiovisuel, d’autre part le processus de « régionalisation avancée » officialisé par le projet de constitution.

La chaîne berbère et la libéralisation de l’audiovisuel marocain

La chaîne marocaine amazighe a été inaugurée le 6 janvier 2010 à titre expérimentale et officiellement en mars 2010. Elle fut lancée dans le cadre de l’institution audiovisuelle publique, autrement dit la Société nationale de radio et de télévision (SNRT). Avant cette date, l’audiovisuel marocain avait été soumis à des réformes permettant la naissance de médias audiovisuels privés(10) Au même moment, les autorités publiques marocaines lançaient les chaînes thématiques, mentionnées plus haut, occupant dans la précipitation des créneaux potentiellement porteurs dans le champ audiovisuel.
 
 À ce jour, la privatisation du secteur télévisuel n’est pas probante, et la seule chaîne qui a obtenu une licence n’a pas survécu faute d’audience 
Cependant, à ce jour, la privatisation du secteur télévisuel n’est pas probante, et la seule chaîne qui a obtenu une licence n’a pas survécu faute d’audience. Il s’agissait de la chaîne Medi1 sat. Fondée par le président de la radio Medi1 international, la chaîne Medi1sat, grâce justement à l’assise dont jouissait la station de radio obtînt la licence permettant son lancement en 2006. Cependant, la gestion d’une chaîne de télévision ne correspond à tout à fait à celle d’une station de radio, fut-elle populaire. Tout comme la chaîne 2 M une décennie avant, elle accusera un lourd déficit avant d’être rachetée par l’État.
 
Il est à parier que les choses vont aujourd’hui s’accélérer : dans le contexte du printemps arabe, la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA) qui a vocation à réguler le secteur audiovisuel national et à délivrer des licences à la création de nouvelles chaînes sera plus attentive aux attentes sociétales ; elle a d’ailleurs été complètement remaniée au printemps 2011.

La chaîne berbère et le processus de régionalisation avancée

La libéralisation, certes encadrée, de l’audiovisuel marocain a lieu au moment où le projet d’une décentralisation du pouvoir se précise. En effet, l’aménagement du territoire national est de plus en plus pensé en termes de grandes régions, jouissant d’une administration propre. Finalement, le lancement des chaînes infranationales, c’est-à-dire non pas transnationales, ni même nationales mais locales, en direction une audience spécifique sur le territoire marocain correspond fortuitement à l’esprit de la régionalisation avancée. L’expérience de 2M et de Medi1 sat ont démontré la faible capacité de captation d’une chaîne marocaine à rayonnement supranational. « Nous n’avons pas la même histoire que les opérateurs du Proche et du Moyen-Orient comme l’Égypte ». Cette réponse de la part de différents responsables de la SNRT est récurrente et correspond bien à la réalité d’un paysage audiovisuel arabe dominé par les grands groupes originaires du Moyen-Orient. Pour survivre, une chaîne doit s’y distinguer et représenter une réelle spécificité pour répondre aux attentes des téléspectateurs.
 
Au-delà de leurs spécificités, on peut considérer que la chaîne Tamazight et avant elle la chaîne Laayoune, destinée à la région du Sahara occidental, ne sont que les premiers jalons de la mise en place de chaînes régionales.

Genèse et caractéristiques de la chaîne berbère Tamazight

 Il fallait tout inventer, c’est une chaîne que nous avons créée ex-nihilo
Le projet d’une chaîne berbère, totalement inédit au Maroc, était ambitieux. D’un point de vue pratique, le défi était de taille : « il fallait tout inventer, c’est une chaîne que nous avons créée ex-nihilo » confirmera Mohammed Mamad. Le projet exigeait aussi un délicat équilibrage : au niveau du contenu, il s’agissait de conjuguer amazighité et programme généraliste capable de fédérer un public assez large. Le risque était aussi que la chaîne soit perçue comme étant un projet un peu improvisé, un alibi pour afficher la représentativité de la télévision marocaine à faible coût financier et humain - et qui, en dernier ressort, ne répondrait ni aux attentes des Berbères, ni aux ambitions de leurs promoteurs à la SNRT.
 
Il fallait, résume son directeur, « satisfaire un public qui n’avait jamais eu accès à une telle chaîne et ne pas les enfermer dans un ghetto ou un folklore, en dehors de ce que l’on considère comme la modernité ». Pour répondre à l’exigence d’accès de la chaîne à tous, les programmes sont, le plus souvent, sous-titrés en arabe.
 
Mais, concrètement, comment est née cette chaîne ? Avant sa conception, une délégation s’était rendue dans plusieurs pays en Europe en 2006 afin d’y examiner la façon dont on pouvait appréhender la diversité culturelle dans les médias. « Nous sommes allés en Hollande rencontrer des responsables de médias qui ciblaient les minorités, en Belgique, à la RTBF, en Espagne, notamment auprès de médias catalans, et en Suisse qui compte plusieurs langues nationales ». Ce voyage aura été instructif puisque l’équipe d’experts marocains en conclut… que le Maroc est spécifique et qu’il fallait inventer un projet ad hoc. « Il fallait imaginer un concept qui puisse correspondre à la réalité démographique et linguistique marocaine. D’où le projet de lancer une chaîne de télévision nationale, d’expression berbère, aux programmes sous titrés en arabe et qui devrait s’adresser à tous les Marocains sans exception ». Après le lancement et le succès de la chaîne, son directeur le confirme : la chaîne berbère marocaine est gérée d’une façon singulière.
 
Cependant, sur un plan logistique et sur celui de sa programmation, la chaîne n’a pas été conçue longtemps en amont. Son identité s’est précisée au fil des mois qui ont suivi sa création et se consolide encore aujourd’hui confirmant l’idée qu’il est parfois plus facile de ne partir de rien. Il s’agit d’une chaîne généraliste qui diffuse 6 heures de programmes chaque jour, 10 heures les week-ends(11).
 
Grille de programme de Tamazight TV

La chaîne Tamazight est financée à hauteur de 500 millions de dirhams, soit près de 45 millions d’euros, sur 4 ans. À titre de comparaison, le budget annuel moyen d’une chaîne française locale est de 2 à 3 millions d’euros en 2005 pour 2 heures de programmes inédits par jour. Pourtant, à en croire son directeur, cette chaîne est un succès commercial, l’un des indices de ce succès étant la fidélité des annonceurs. Les recettes publicitaires – dont le montant n’est pas public – ne sont pas versées à la chaîne mais au secteur financier de la SNRT. Pour autant, la chaîne bénéficie de la mutualisation de techniciens et des moyens matériels de la SNRT même si elle jouit, selon le directeur de la chaîne, d’une relative autonomie, « à plus de 80% ». Une équipe de jeunes professionnels, formée à l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), est directement affectée à la chaîne Tamazight.

Vocation et perspectives

 Monter cette chaîne était une affaire délicate. Nous devions éviter le piège majeur d’en faire une chaîne ghetto
La chaîne Tamazight avait pour mission de valoriser une dimension de la culture marocaine, celle d’une identité bien enracinée et dont le langage était absent des sphères du pouvoir. Cétait un pari risqué dans la mesure où cette chaîne ne devait pas être la chaîne des seuls berbérophones, ou pour reprendre les termes souvent entendus, une « chaîne ghetto ». « Monter cette chaîne était une affaire délicate. Nous devions éviter le piège majeur d’en faire une chaîne ghetto », en d’autres termes une chaîne qui enfermerait les individus dans leur identité au lieu de lancer des passerelles entre les berbérophones et les autres.
 
S’agissant des moyens, les perspectives de la chaîne vont dans le sens d’une dotation plus conséquente. Pour des raisons de coût et d’accessibilité au plus grand nombre, la chaîne, pour être une chaîne nationale au même titre que les autres, gagnerait à être présente sur le territoire hertzien. C’est en tout cas ce que se risque à espérer et défend son directeur : « J’ai également déposé un projet pour que nous puissions décliner notre chaîne en chaînes régionales », cette aspiration confirme la tendance à la régionalisation… y compris de chaînes considérée comme communautaires. « La chaîne n’a rien de communautaire, c’est une chaîne qui est berbère et qui s’adresse à tous les Marocains, comme d’autres chaînes généralistes sont en langue arabe ». Dont acte.
 
 Après l’effervescence satellitaire des deux dernières décennies, le paysage audiovisuel arabe  a acquis une certaine maturité, fût-il ranimé par l’usage massif de la technologie numérique. En règle générale, les téléspectateurs privilégient les programmes nationaux et le local, longtemps sous-estimé, revient par la grande porte.
 
La carte que joue le Maroc - et le discours du roi dans le domaine politique le confirme - est celle des régions. Les chaînes de télévisions mettent de plus en plus l’accent sur les identités qui façonnent le Maroc. La segmentation de l’audience trouve son fondement dans la valorisation de cultures spécifiques et diverses.
 
Il s’agissait là d’une conjoncture favorable pour les défenseurs de la culture amazighe et une formidable opportunité pour l’État de lancer une première chaîne berbère. Le directeur de la chaîne ne s’y est pas trompé : il a profité de cette occurrence pour demander plus d’autonomie à sa chaîne. De là à espérer qu’elle endosse le rôle du lièvre pour les autres chaînes.

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Crédits photo : capture d'écran du site tamazight-tv.ma
(1)

Le taux de participation s’est établit à 78% et le « oui » l’emporta très largement (98%). 

(2)

Notons à titre d’information qu’un « cahier des charges », que l’on pourrait définir comme une feuille de route visant à poursuivre la réforme de l’audiovisuel public marocain, a été publié en octobre 2012. Les recommandations qui le constituent ont été établis à la suite de débats parlementaires et on été adoptés en octobre 2012. Les recommandations qui le constituent ont été établies à la suite de débats parlementaires. Les cahiers des charges avaient ensuite été amendés par le gouvernement avant d'être validés par la HACA. 

(3)

Voir les travaux de Stéphanie Pouessel, « Du village au " village-global " : émergence et construction d'une revendication autochtone berbère au Maroc », 2006, Autrepart, 2006, pp. 119-134. 

(4)

En 1967, l’Amrec (Association Marocaine de Recherche et d’Echange Culturel) est créée pour représenter les populations berbères ; et en 1991, six associations se réunissent à Agadir pour élaborer la charte d’Agadir. Près d’une décennie plus tard, en mars 2000, des étudiants lancent le manifeste amazigh qui détaillait l’essentiel des revendications des Berbères au Maroc. 

(5)

Depuis 2008 et en dépit d’une conjoncture financière difficile pour BRTV, deux chaînes thématiques ont été ajoutées : Berbère Music et Berbère Jeunesse. 

(6)

Mentionnons tout de même l’existence de la radio berbérophone Amazighe créée en 1938. D’une dizaine de minutes quotidiennes à ses débuts, elle assure aujourd’hui 16 heures de diffusion quotidienne. 

(7)

@ Guaaybess Tourya, Les médias arabes, CNRS éditions, Paris, 2012. 

(8)

La date du 6 novembre correspond à la date anniversaire de la Marche Verte. 

(9)

Entretien avec l’auteur, en juin et juillet 2011. 

(10)

@Aârab ISSIALI, « Liberalization of the Moroccan Broadcasting Sector: Breakthroughs and Limitation » in Tourya GUAAYBESS, National Broadcasting and State Policy, Palgrave Mac Millan, 2013. 

(11)

Pour répondre aux recommandations du cahier des charges de l’audiovisuel public établi en octobre 2012, chaîne Tamazight sera bientôt diffusée 24h/24. 

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