Les réseaux sociaux, une simple vitrine pour les émissions TV politiques

Les réseaux sociaux, une simple vitrine pour les émissions TV politiques

Retour sur Mots croisés et Des paroles et des actes, deux émissions politiques pionnières dans l’utilisation des réseaux sociaux pour interagir avec leur public. Analyse de cas, avant l’élection présidentielle de 2017.

Temps de lecture : 11 min

 

La télévision est un média de sociabilité : on aime en discuter, et elle alimente nos conversations du quotidien. Désormais, chacun a la possibilité de poursuivre ces discussions en commentant les programmes qu’il regarde sur les réseaux sociaux. En effet, le live-tweet a tendance à se généraliser (il s’agit d’une pratique qui consiste à utiliser des tweets pour raconter quelque chose qui est en train de se passer) et aujourd’hui, chaque chaîne et chaque émission possède son propre dispositif 2.0. Les chaînes invitent les internautes à « interagir » avec les émissions en tentant d’organiser ces discours, à savoir les commentaires des internautes sur les programmes.

 

Sur France 2, les émissions politiques telles que Des paroles et des actes (diffusé jusqu’en mai 2016) et Mots croisés (diffusé jusqu’en juin 2015) ont tenté d’introduire une forme d’interaction avec les téléspectateurs en utilisant Twitter et Facebook. Si ces deux émissions n’ont pas le même propos, elles sont cependant toutes les deux considérées par la chaîne comme des « magazines d’information », et elles mettent en œuvre des dispositifs de « social TV » plutôt similaires. Leur dispositif Internet se déploie sur le site Francetv Info(1) qui est adossé aux deux principaux réseaux sociaux, Facebook et Twitter.

 

Des responsables de France Télévisions (rencontrés dans le cadre d’une recherche en vue de la rédaction d’un ouvrage sur les liens entre télévision et réseaux sociaux, tels qu’Erwan Gaucher, alors directeur adjoint à France TV et en charge du développement numérique(2), ainsi que Brigitte Benkemoun, rédactrice en chef de Mots croisés, avaient conscience de l’importance de la communauté présente sur les réseaux sociaux. Pourtant, le dispositif médiatique à l’œuvre se révèle complexe pour permettre une réelle interactivité, même si les réseaux sociaux permettent cependant d’appuyer l’identité des émissions et de rassembler une partie du public.

 

 Les réseaux sociaux vont jouer un rôle fondamental en matière de communication médiatique et politique 

Ces deux émissions se sont arrêtées pour laisser la place à d’autres programmes politiques à la rentrée 2016, avec des enjeux majeurs. En effet, la France entre dans une année électorale où, adossés à la télévision, les réseaux sociaux vont jouer un rôle fondamental en matière de communication médiatique et politique.

À l’antenne, des tweets mais pas d’interaction

 

Concernant le réseau social Twitter, deux axes sont principalement exploités. Le premier consiste à sélectionner des tweets pour les diffuser à l’antenne : pendant les directs, ce sont deux ou quatre personnes qui sont aux manettes des réseaux sociaux et qui filtrent et choisissent les messages à partir du mot-clé #motscroisés. Le nombre de personnes au travail varie en fonction des thématiques et des invités, et les community managers sont accompagnés d’un journaliste. Avant de passer à l’antenne, les messages sont validés par la rédactrice en chef Brigitte Benkemoun. Le second axe consiste à animer les réseaux sociaux et à leur assigner un certain nombre de fonctions. En la matière, c’est pourtant Facebook qui est le plus utilisé, permettant d’asseoir et de conforter l’identité de l’émission.

 

Le jeudi 12 mars 2015, l’émission Des paroles et des actes de France 2 reçoit le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron. Après avoir présenté le déroulement de l’émission et posé quelques questions en préambule à son invité, David Pujadas s’adresse aux téléspectateurs en ces termes : « Les Français, vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, suivre et commenter cette émission sur Francetvinfo.fr et sur Twitter, et certains de vos messages, vous en avez l’habitude maintenant, seront diffusés à l’antenne ». À l’image, le hashtag #DPDA est mentionné sur les différents murs d’images, ainsi que sur la table qui sert également d’écran.

 

Comme chaque émission consacrée à l’information (à comprendre au sens large), le dispositif 2.0 de Des paroles et des actes est donc adossé au site Francetv Info. En l’espèce, les tweets sélectionnés et qui passent à l’antenne sont tous estampillés du nom du site Internet, signifiant l’importance de la « marque » Francetv info.

 

Le 12 mars 2015, sur les deux heures cinquante  de Des paroles et des actes, un peu plus de vingt tweets sont sélectionnés pour passer à l’antenne. Ils suivent les thématiques et sujets abordés, avec parfois quelques minutes de décalage. La diffusion des tweets semble être indépendante de ce qu’il se passe en plateau, et l’invité n’est que très rarement convié à répondre aux messages diffusés.

 

Du côté de Mots croisés, lors de l’émission du 25 mars 2015, ce sont seulement 12 tweets qui sont sélectionnés pour être diffusés à l’antenne. Ils sont choisis pour rebondir sur les propos prononcés pendant le débat. Par ailleurs, ces messages sont de deux ordres : soit ils témoignent d’une situation, soit ils émettent un avis. Les messages sont sélectionnés selon des critères de pertinence par rapport aux sujets traités, ainsi que selon le statut de la personne qui s’exprime. Son profil est vérifié dans le sens où il s’agit de s’assurer qu’il s’agit bien d’un téléspectateur lambda et non d’un partisan de l’un des invités. Chacun peut avoir un message sélectionné pour passer à l’antenne, en sachant que si celui qui s’exprime est une personnalité politique, son message aura plus de chances de passer à l’antenne car il valorise l’émission elle-même.

 

Vous n'avez pas suivi notre tout dernier débat ? Voici le replay : http://t.co/s4HXnVobXM #MotsCroises pic.twitter.com/vXbv2vdkH0

— Mots Croisés (@MotsCroises) 16 juin 2015
 Les messages qui passent à l’image ne reprennent pas ce que les politiques ont dit en plateau, et ils n’émettent jamais de critiques sur l’émission  

elle-même Il est à noter également que les messages sélectionnés ne sont jamais humoristiques (alors que l’humour et l’ironie sont en général très présents sur Twitter). Le fait qu’aucun message contenant du second degré ou de l’humour ne soit sélectionné est une volonté de la rédaction qui craint que le discours général des émissions finisse par être brouillé. Par ailleurs, les messages qui passent à l’image ne reprennent pas ce que les politiques ont dit en plateau, et enfin ils n’émettent jamais de critiques sur l’émission elle-même.  

 

À la fin de Mots croisés, le journaliste Guillaume Daret arrive en plateau pour parler des commentaires de l’émission sur Twitter. Après avoir félicité les téléspectateurs-internautes pour leur forte participation sur les réseaux sociaux, il cite oralement plusieurs tweets en nommant les internautes et en précisant parfois leur métier ou leur engagement citoyen ou politique (qui est précisé dans la biographie sur Twitter). Enfin, il indique les tendances qui se dégagent et en profite pour poser une question à l’un des invités. Cette chronique, qui se penche sur les propos des internautes, sert également de conclusion à l’émission.

 

On le constate, il n’existe pas d’interaction entre les invités de l’émission et le public mais plutôt une incitation à entrer en discussion sur les réseaux, avec la promesse éventuelle de voir un tweet sélectionné pour être diffusé à l’antenne. La conclusion du journaliste à la fin de l’émission qui reprend certains tweets, montre bien l’impossibilité d’interaction, en même temps qu’elle témoigne d’une volonté de donner la parole au public. Cette façon de proposer au public d’interagir en direct, tout en étant dans l’impossibilité de le faire, est le signe de l’incapacité réelle de faire se rencontrer deux dispositifs qui pourtant portent en eux des intérêts communs. D’un côté, les émissions de télévision politiques et leur dispositif en plateau qui ne peuvent (pour l’instant en tout cas) se permettre une part d’improvisation. De l’autre, Twitter dont l’essence même est l’interaction en direct. Ici, la télévision est contrainte, par son dispositif et cette incitation à l’interactivité, de faire des promesses qu’elle ne pourra pas tenir à l’écran.  De son côté, Facebook propose un modèle assez complémentaire que nous allons à présent analyser.

Les différentes fonctions de Facebook

 

Dans le cas des deux émissions, les pages Facebook sont portées par l’image de leur présentateur. La photo de couverture présente David Pujadas pour Des paroles et des actes et Anne-Sophie Lapix pour Mots croisés. Les présentateurs sont souriants, à l’avant de l’image, et l’on distingue le studio de télévision à l’arrière. Si ce ne sont pas eux qui utilisent les réseaux sociaux de l’émission qu’ils présentent, ils en portent cependant l’identité.

 

On observe que Facebook occupe plusieurs fonctions selon la temporalité, que l’on se situe avant, pendant ou après la diffusion de l’émission. Avant la diffusion, le réseau social permet d’annoncer la diffusion du programme. La rédaction de l’émission utilise Facebook pour rappeler que l’émission va être diffusée. En ce sens, le réseau social occupe une fonction qui, jusqu’alors, n’était occupée que par les magazines de programmes de télévision ou par tout autre média qui parlait de la chaîne.  

 

Si Twitter fonctionne plus comme un fil d’actualité, Facebook a pour intérêt de figer les éléments sur le mur de l’émission et de le proposer sur le mur Facebook des internautes qui s’y sont abonnés. Dans le cas de Mots croisés, une fois que l’émission a commencé, un message l’annonce sur son compte Facebook en invitant les internautes à la commenter via les réseaux sociaux.

 

Au cours de la diffusion de Des paroles et des actes, l’émission extrait, pour le compte Facebook, des citations accompagnées d’images. Il ne s’agit pas d’images de l’émission en train de se dérouler, mais de photos de la personne que l’on cite. La citation est toujours accompagnée d’un commentaire ou d’une question. L’ambition de l’émission est ici de générer des commentaires de la part des internautes, ce qui permet au compte Facebook (et donc à l’émission) d’acquérir de la notoriété. Ce sont les internautes qui entrent en dialogue, car les journalistes, sauf exception, n’interviennent pas dans le débat sur les réseaux sociaux.

 

Toujours pendant la diffusion de l’émission, il est possible de revoir de courts extraits de ce qu’il vient de se passer. La fonction de replay gagne en réactivité, et Facebook permet à des internautes de voir des extraits qu’ils n’ont pas vus.

 

Après l’émission enfin, un post publié sur Facebook propose de « revivre les points importants du dernier débat ». Le réseau social fonctionne comme une vitrine de l’émission, et il renvoie au site « Francetv Info», ce site étant le lieu d’expression de la rédaction de France Télévisions sur le Web. On peut y retrouver des extraits des débats ou des reportages diffusés pendant les émissions.

Les réseaux sociaux pour appuyer l’identité des émissions

 

Nous venons de le voir, l’intérêt des réseaux sociaux pour France 2 dans le cadre de ces deux programmes est à considérer de deux points de vue : celui des émissions elles-mêmes et celui des pages des réseaux sociaux de ces émissions. In fine, on parle bien de la même chose, l’émission, qui s’exprime sur des supports différents.

 

Dans chacun de ces cas, la promesse d’interaction reste relativement mince dans le sens où peu de messages sont émis par la rédaction pendant la diffusion, et qu’ils ne suscitent pas (ou peu) de réponses des invités ou journalistes. La rédactrice en chef de Mots croisés regrette ce manque de réactivité et elle aurait voulu développer plus encore cet aspect de la télévision sociale en laquelle elle croit. Elle considère que nous n’en sommes qu’aux balbutiements de ce que pourrait être une télévision plus connectée. Selon elle et les équipes de Francetv Info c’est une équipe multimédia qui devrait s’occuper des émissions, ce qui permettrait de balayer les clivages entre les journalistes de l’émission et ceux du web.

 

Pour l’heure, et surtout en ce qui concerne Facebook, les réseaux sociaux servent essentiellement à appuyer le discours de la chaîne et de ses émissions, mais ils ne bouleversent pas la façon de penser la télévision.

 

Du point de vue des coulisses, Brigitte Benkemoun explique que pour elle et son équipe, le grand intérêt porté aux réseaux sociaux stimule leur réflexion sur le fond. La lecture des messages diffusés sur les réseaux sociaux, dit-elle, peut leur donner des idées pour de nouveaux sujets ou, plus simplement, les renseigner sur l’humeur des internautes et donc les orienter dans leurs choix d’invités. Pour elle, il s’agit de « quitter cet entre-soi dans lequel nous, journalistes, risquons de tomber, et de faire entrer le téléspectateur dans nos discussions en amont de la préparation de nos débats ». La réception est « structurée par un travail de présentation de soi et subordonnée à un jeu social de la figuration de soi »(3) . Dès lors, en témoignant de leur façon de recevoir le programme, les téléspectateurs entrent dans une forme de dialogue indirect avec la rédaction, qui est à l’écoute des réactions pour penser les émissions à venir.

 

 Il arrive qu’une émission fasse beaucoup de buzz sur les réseaux sociaux sans que pour autant cela corresponde aux résultats d’audience en termes de téléspectateurs devant leur petit écran 

En matière d’audience, avoir une bonne audience sociale (nombre de messages émis sur les réseaux sociaux pendant la diffusion d’une émission) n’est pas toujours corrélé à une bonne audience en matière de nombre de téléspectateurs. Il arrive, note Brigitte Benkemoun, qu’une émission fasse beaucoup de buzz sur les réseaux sociaux, crée du débat voire de la polémique, sans que pour autant cela corresponde aux résultats d’audience en termes de téléspectateurs devant leur petit écran. Les sujets clivants créent du débat mais n’apportent pas systématiquement une forte audience.

 

Ce constat pourrait interroger les institutions télévisuelles, et ici France Télévisions, sur l’intérêt de développer la communication via les réseaux sociaux. S’il n’est pas flagrant en terme d’audience, cet intérêt existe en matière de lien et de communauté car c’est ici que les choses se jouent. Cette importance de la communauté est un phénomène qui pointe à peine encore en matière de « télévision  sociale » (pouvant être comprise a minima comme étant une télévision qui tente d’introduire une dimension interactive dans ses programmes, à travers des échanges avec le public au moyen des technologies numériques), lorsqu’il est question d’émissions politiques, alors qu’il est plus développé pour la fiction télévisuelle.

 

Pour autant, il existe bel et bien une communauté qui se rassemble grâce aux réseaux sociaux, montrant qu’en l’espèce, ce sont moins les contenus ou le système de communication qui importent, « mais bien la forme de la relation sociale qui s’établit à l’occasion de la communication »(4).

 

Chaque communauté possède en effet ses règles, codes et mises en scène, et « chaque communauté repose aussi sur le sentiment d’appartenir à un collectif »(5). Ce sentiment d’appartenance porte en lui les enjeux de la télévision de demain : on communique et on communie autour de ce qui nous rassemble et avec des personnes qui nous ressemblent. C’est exactement de cela que se saisit France Télévisions, en permettant aux téléspectateurs de s’exprimer sur les sujets politiques et de société. L’interactivité n’est pas présente, mais de nouveaux lieux de discussion émergent, favorisant l’esprit d’appartenance à une communauté de publics.

Comment tenir la promesse d’interaction ?

 

Pour l’heure, on constate que les émissions dont l’objet est la politique ne sont pas réellement impactées par les réseaux sociaux et que la promesse d’interaction ne se situe pas là où elle est attendue : les internautes ont, certes, la possibilité de s’exprimer, mais leur parole reste cantonnée aux réseaux sociaux. Lorsque les tweets arrivent à l’antenne, ce n’est pas pour interagir avec les invités, mais pour illustrer des propos.

 

En cette année électorale qui s’annonce, l’enjeu est pourtant de taille pour les différentes chaînes de télévision. Ces dernières sont de plus en plus nombreuses, et la parole politique se loge en de nombreux lieux qui ne lui sont pas exclusivement dédiés (on pense bien sûr aux émissions de talk-show). Les émissions politiques qui vont émailler la prochaine élection présidentielle vont devoir tenir compte de la difficulté, voire de l’impossibilité de l’interaction télévisuelle, tout en se saisissant du besoin du public de s’exprimer.
 

 

Si la télévision veut continuer de jouer un rôle prépondérant dans le débat public et politique, elle devra se penser sur les différents écrans, se décliner en plusieurs lieux et penser autrement ses formats.

Références

 

Dominique CARDON, La Démocratie Internet : Promesses et limites, Paris, Seuil, coll. « La République des idées », 2010
 

Milad DOUEIHI, La Grande conversion numérique, Paris, Seuil, coll. « Points, Essais », 2011
 

Jacques GERSTLÉ, La Communication politique, Paris, Armand Colin, coll. « Compacts civis », 2007

 

Brigitte Le GRIGNOU, Du côté du public, Usages et réceptions de la télévision, Paris, Economica, coll. « Études politiques », 2003

 

Dominique PASQUIER, La Culture des sentiments, l’expérience télévisuelle des adolescents, Paris, Editions de la Maison des sciences de l’homme, 1999
 

À lire également dans le dossier Élections piège à comm’

 

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Crédits Photos :
-  Ina.Illustration Alice Meteignier
- Capture d'écran du compte Twitter de Mots Croisés
- Capture d'écran du compte Facebook de Des paroles et des actes
 

 

(1)

[NDLR] Ancien nom du site d’information de France Télévisions, devenu franceinfo depuis le lancement de la chaîne d’information continue du même nom en septembre 2016. 

 

(2)

Directeur adjoint des sites régionaux, ultra-marins et sports de France Télévisions, juin 2012 – juin 2014.  

 

(3)

Dominique PASQUIER, La Culture des sentiments, l’expérience télévisuelle des adolescents, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1999 

 

(4)

Jacques GERSTLÉ, La Communication politique, Paris, Armand Colin, coll. « Compacts civis », 2007, p. 137-138.

 

(5)

Dominique PASQUIER, op.cit

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