Le CNC : un rôle majeur
Les soutiens financiers publics sont centralisés et gérés par le CNC. Ce dernier est un établissement public, qui dispose de recettes affectées pour apporter des soutiens aux arts de l’image animée (
à travers un « Compte soutien » qui représentait 575,9 millions d’euros en 2010 ). La part « cinéma » du Compte de soutien est financée par la taxe spéciale additionnelle sur le prix des places de cinéma, ce qui représente 11 % du prix du billet, la taxe sur les diffuseurs télévisuels et la taxe sur l'édition vidéo. Comme précisé dans son bilan 2014, « les actions du CNC en faveur de l’industrie cinématographique s’organisent autour de quatre axes principaux : les aides à la création, les aides à la production, les aides à la diffusion des œuvres destination du public le plus large et les actions en faveur de la conservation et de la restauration du patrimoine cinématographique ». Le CNC va avoir un rôle déterminant en matière d’aide à la création de films destinés aux salles de cinéma, notamment à travers le mécanisme de l’ «
avance sur recettes ».
Créée en 1959, cette aide est
un élément incontournable de la politique culturelle française en matière cinématographique. Véritable symbole de l’exception culturelle française, son rôle est d’encourager la création et de soutenir des projets qui n’auraient pu voir le jour sans aide publique (les financements dits « classiques » étant insuffisants). A titre d’exemple,
Huit femmes de François Ozon (2001) ou encore
Tous les matins du monde d’Alain Corneau (1991) ont pu bénéficier de cette aide. Cette dernière, d’un montant maximal de 450 000 euros par film, est attribuée sur avis d’une commission composée de professionnels du secteur. Les enjeux sont de taille, étant entendu que l’existence de certains projets de filmsest conditionnée par l’attribution de cette aide. Chaque année, le total des aides accordées par l’avance sur recettes est de 25 millions d’euros, financés en partie grâce à une taxe sur les prix des billets d'entrée en salle et sur les chiffres d'affaires des télévisions.
L’attribution de cette aide a pu faire grincer des dents certains producteurs qui dénoncent un excès de subjectivité dans le rôle de la Commission, ce dont s’est défendue la directrice du CNC, Véronique Cayla.
Parmi les aides à la création, le CNC propose également d’autres aides, très variées. Il faut ici retenir l’aide à la création de musiques originales, une aide pour les coproductions internationales, une aide pour les tournages dans les départements d’outre-mer et enfin une aide aux cinémas du monde.
Toutefois, parmi les missions de financement du CNC, il faut distinguer la création cinématographique et la production cinématographique.
Le Centre national du cinéma et de l'image animée participe également au financement des films de long métrage à travers le mécanisme du « soutien automatique ». Il s’agit, cette fois encore, d’une aide à la production. Les films français génèrent un véritable soutien financier du fait de leur exploitation commerciale en salle ou de leur diffusion télévisuelle. En effet, le CNC va récolter une partie de ces sommes, , afin de les réinvestir dans «
la préparation de la réalisation des films de long métrage ou la production de films de court métrage ». La condition à ce réinvestissement est le remboursement préalable de tous les créanciers privilégiés des films antérieurs, déterminés par le Code de l’industrie cinématographique. Ce mécanisme de soutien automatique représente 54,1 millions d’euros pour l’année 2014.
Enfin, dans son bilan 2014, le CNC rappelle son rôle – quelque peu subtil – de soutient à l’égard des entreprises indépendantes dont l’activité favorise « la diversité de l’offre cinématographique en salles ».