2009 : la censure iranienne s’abat sur la BBC
En juin 2009, la BBC dénonce le brouillage par l’Iran de ses programmes diffusés au Proche-Orient et en Europe par ses satellites. Celui-ci intervient alors que se tenaient les élections iraniennes, particulièrement contestées. En empêchant la diffusion radio et télévisuelle des programmes de la BBC, les autorités iraniennes ont ainsi limité la couverture médiatique des élections et la diffusion des doutes exprimés sur la fiabilité des résultats officiels. Le correspondant de la BBC à Téhéran, John Simpson ainsi que son caméraman avaient d’ailleurs été arrêtés par les autorités iraniennes avant d’être relâchés rapidement.
L’opposition à la présence de la BBC en Iran atteint son paroxysme lorsque le journal Vatan Emrouz, soutenant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, accuse un journaliste de la BBC, Jon Leyne, expulsé par les autorités iraniennes, d'avoir commandité le meurtre d’une jeune femme prénommée Neda Agha-Soltan devenue le symbole de la répression des manifestations contestant la réélection du président. Le journaliste de la BBC aurait selon le journal : « embauché un voyou et payé afin de tuer quelqu'un pour son documentaire ».
En février 2010, le brouillage des programmes de la BBC par l’Iran reprend, mais cette fois, plusieurs médias se regroupent pour dénoncer la censure dont ils sont l’objet : la BBC, la Deutsche Welle et Voice of America notamment à travers le satellite Hotbird. Ce brouillage survient alors que l’Iran s’apprêtait célébrer la date anniversaire de la révolution islamique et va à l’encontre de la liberté de transmission internationale qui est protégée par des traités (Convention européenne des droits de l’homme, accords de l’ONU sur les droits de l’homme. Pour autant, la BBC n’envisage pas l’arrêt de la production et de la diffusion de programmes télévisuels à l’attention du public iranien ou traitant de l’actualité iranienne. Le directeur du service international de la BBC, Nigel Chapman a indiqué récemment qu’il visait sept millions de téléspectateurs en 2011. Ainsi, malgré un contexte politique extrêmement restrictif, le sérieux du traitement de l’information par la BBC reconnu mondialement contribue à faire de ses services en persan une source d’information de référence sur l’Iran pour le reste du monde, ainsi que pour les iraniens.