Facebook, média de masse : un poids à relativiser

Facebook, média de masse : un poids à relativiser

La stratégie de Facebook, leader mondial des réseaux sociaux, lui confère une place majeure dans le champ médiatique. Dans le contexte actuel de défiance à l’égard d’Internet et des réseaux sociaux, il est essentiel de se pencher sur les usages informationnels effectifs du plus puissant d’entre eux.

Temps de lecture : 13 min

Le profil des internautes qui s’informent via Facebook ne cesse de se massifier et de se diversifier. C’est aujourd’hui une affirmation démontrée par les enquêtes statistiques et largement admise. Selon les chiffres communiqués par l’entreprise, il y aurait 2,2 milliards d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde (plus de 30 millions d’utilisateurs actifs de la plateforme en France) et une récente enquête mondiale conduite par l’Institut Reuters en 2018 indique que 41 % des Français déclarent utiliser Facebook pour s’informer.

Partant de ce constat, la sonnette d’alarme a été tirée au sujet de la responsabilité de Facebook dans la diffusion de fausses informations et de son influence sur la formation des opinions politiques de ses nombreux membres. En effet, la question des bulles idéologiques, des fake news et de la désinformation s’est trouvée au cœur de débats médiatiques, politiques et des réflexions stratégiques au sein de l’entreprise de Palo Alto, notamment depuis le vote du « Brexit » et l’élection de Donald Trump aux États-Unis en 2016.

Toutefois, afin de ne pas retomber dans l’idéologie déterministe conférant aux médias et aux techniques des pouvoirs tout puissants sur la construction des opinions politiques — paradigme en grande partie relativisé depuis les années 1940(1) , il est aujourd’hui essentiel de se pencher sur les usages informationnels effectifs du réseau social et de se poser une série de questions : quelle place occupe Facebook dans l’ensemble des pratiques médiatiques des Français ? Dans quelle mesure Facebook affecte-t-il le rapport aux médias des individus et leur perception des informations ?

Voici donc quelques pistes d’analyse à partir des travaux existants et de l’enquête réalisée dans le cadre de ma thèse de doctorat autour des usages sociopolitiques de Facebook(2) .

La place spécifique de Facebook dans les pratiques d’information

Facebook est aujourd’hui le leader mondial des réseaux sociaux, et la stratégie du géant américain lui confère une place majeure dans le champ médiatique. Néanmoins, plusieurs éléments relativisent son rôle dans la réception des informations politiques et dans la fabrique des visions du monde de ses membres.

 

 Facebook est aujourd’hui le leader mondial des réseaux sociaux, et la stratégie du géant américain lui confère une place majeure dans le champ médiatique 

Tout d’abord, à contre-courant de l’idée d’une progression continue de l’usage de Facebook pour s’informer, l’Institut Reuters vient de constater le recul de l’usage des réseaux sociaux dans les pratiques médiatiques des individus : environ 45 % des répondants français s’informaient via les réseaux sociaux en 2016, contre 36 % en 2018. Ce résultat s’explique en partie par la faible confiance accordée par les usagers aux informations obtenues via ces plateformes : seulement 19 % des internautes français déclarent ainsi avoir confiance dans les informations recueillies. Ce résultat met en lumière les capacités de distanciation et de critique du public.

Concernant spécifiquement Facebook, les chiffres sur les membres américains attestent la baisse de l’usage du dispositif à des fins informationnelles entre 2016 et 2018, repérée dans toutes les classes d’âge. Ce déclin de l’usage de Facebook est particulièrement important chez les plus jeunes qui sont pourtant les plus gros consommateurs des réseaux sociaux. Une enquête du Pew Research Center de 2018 montre ainsi que les adolescents américains de 13 à 17 ans sont 51 % à déclarer utiliser la plateforme, contre 85 % pour YouTube, 72 % pour Instagram et 69 % pour Snapchat.

En France, une équipe de chercheurs a conduit, en 2017, une enquête par questionnaires et par entretiens pour éclairer les pratiques d'information des jeunes à l'ère des réseaux sociaux numériques. Selon eux, Facebook demeure un vecteur d’information dominant mais sa place est variable dans l’ensemble des pratiques d’information des enquêtés : 55 % le considèrent comme « un moyen important pour suivre l’actualité, mais pas le plus important », seulement 13,5 % en font le « principal moyen » et 20 % le considèrent comme « pas très utile pour suivre l’actualité ». Dans ce corpus, 70 % des jeunes interrogés déclarent être abonnés à une page Facebook de médias. Toutefois, il ne s’agit pas d’une simple logique de substitution allant des médias généralistes vers les réseaux sociaux numériques. L’enquête démontre plutôt le succès de l’actualité divertissante sur Facebook, qui est avant tout l’espace du ludique, du décalé et de la provocation.

 Facebook demeure un vecteur d'information dominant, mais pas exclusif 

Par ailleurs, pour la plupart des usagers, les informations récoltées sur Facebook s’entrecroisent à celles consultées via d’autres supports en ligne. En outre, les travaux de Thierry Vedel rappellent la place centrale de la télévision dans les combinaisons médiatiques des Français : en février 2017, 82 % des électeurs déclaraient que la télévision était toujours leur première ou leur seconde source d’information politique(3) . Loin d’être une source d’information exclusive aujourd’hui, Facebook occupe donc une place spécifique dans les pratiques médiatiques des individus.

Le fil d’actualité : l’information au sens large et l’effacement des médias

Sur Facebook, les individus s’informent essentiellement avec leur fil d’actualité, qu’ils consultent sur leur ordinateur ou sur leur smartphone. Ce dernier est un terminal dont l’usage est en forte croissance. Ce flux d’information organisé par un algorithme personnalisé, le Edgerank (4) , modifie en profondeur le contrat de lecture établi entre un titre de presse et son lectorat. Comme j’ai pu l’observer au cours de mes recherches, la prise de contact avec les actualités via le fil d’actualité implique tout d’abord, dans les pratiques, un survol rapide des actualités : « attraper », « chopper », « checker » l’information sont ainsi des termes que j’ai régulièrement rencontrés dans les entretiens avec des usagers de Facebook.

 Le flux d'information organisé par un algorithme modifie en profondeur le contrat de lecture entre un titre de presse et son lectorat 

Par ailleurs, sur Facebook, les pages publiques sont devenues des espaces incontournables pour les médias d’actualité traditionnels ou natifs du web. Sur ces pages, les médias publient des posts renvoyant vers leur site ou des contenus dédiés aux réseaux socionumériques. Ces pages sont, en retour, « aimées » par les usagers qui peuvent interagir avec leurs contenus en les commentant, en réagissant via un bouton choisi pour traduire une émotion (« J’aime » ; « j’adore » ; « haha » ; « wouaah » ; « triste » ; « Grrr ») ou en les partageant au sein de leur réseau personnel.

Dans le fil d’actualité, seuls quelques posts provenant des pages Facebook de médias apparaissent et ces publications sont entremêlées, sans distinction, à d’autres types de contenus de natures très variées (privée, culturelle, etc.), partagés par les membres du réseau social de l’individu ou par d’autres pages publiques auxquelles il s’est abonné. Dans le fil d’actualité, la définition de l’information n’est donc pas cantonnée au domaine médiatique mais s’ouvre à une hétérogénéité de thématiques, de formats et de producteurs.

Ces conventions socio-sémiotiques propres à Facebook contribuent à un certain effacement des médias sur la plateforme, renforcé par son design qui ne distingue pas les publications selon la nature de leurs producteurs et qui tend à mettre en avant les images et les titres plutôt que le nom des pages ou des membres. En effet, dans la présentation des posts, les photos occupent la majorité de l’espace et les titres sont affichés en caractère gras. Au-dessus, les noms des individus ou des pages à l’origine des publications sont écrits en plus petit et la couleur bleue s’applique quel que soit le type de contributeur (pages publiques ou « amis »). Sous les images, le nom des médias ou des journalistes apparaît en gris pâle, ce qui renforce la relégation de l’identité des médias à un second plan. De ce fait, dans les entretiens, les usagers identifient moins le support à l’origine des informations que le contenu des nouvelles ou l’« ami » par lequel ils y ont eu accès dans le cas d’un partage. En outre, la valeur symbolique associée à l’abonnement à un support perd de sa force sur Facebook, les usagers parvenant difficilement à identifier les nombreuses pages de médias qu’ils ont « aimées », nommant uniquement celles dont certains posts (et pas tous) « tombent » dans leur fil d’actualité.
 

 Ces conventions socio-sémiotiques propres à Facebook contribuent à un certain effacement des médias sur la plateforme 

La personnalisation du fil d’actualité en fonction de l’intérêt calculé de chacun, via le Edgerank, repose donc la question de la fonction de la presse d’information générale, qui perd notamment son rôle éditorial de classement et de hiérarchisation des nouvelles sur la plateforme. L’offre d’une variété de contenus proposée par les formats médiatiques traditionnels — journal télévisé, journal radiophonique, journal quotidien, etc — est menacée car la diffusion sur les pages Facebook repose sur une petite sélection d’actualités.

Le partage d’actualité : recommandation et pluralisation des voix

L’effacement des médias dans la réception des informations sur Facebook est renforcée par le poids de la circulation, de la recommandation et de la mise en discussion des contenus d’actualité sur les réseaux interpersonnels des membres. En mettant au même niveau les partages de liens des individus et ceux des supports médiatiques sur Facebook dans le fil d’actualité, la place est laissée à la mise en visibilité d’informations alternatives. Cette tendance est favorisée par l’entreprise américaine qui a annoncé, en janvier 2018, revoir l’algorithme afin que celui-ci affiche moins de publications provenant de pages publiques d’entreprises, de marques et de médias et davantage de publications provenant des « amis » avec lequel l’usager a une forte probabilité d’interaction.

Du côté des pratiques, les membres de Facebook se réapproprient effectivement la fonction d’agenda, auparavant détenue par les professionnels de l’information garants de l’accès d’une information à l’espace public — les « gatekeepers » —, concurrencés par les activités de partage des internautes. À partir de plus de 22 000 publications enregistrées pendant un mois en 2017 sur une cinquantaine de pages Facebook de médias traditionnels et « alternatifs » au positionnement politique et éditorial hétérogène (extrême droite ; diverses gauches ; sites de médias et de divertissement ; médias religieux...), le journal Libération associé à l'entreprise Linkfluence a ainsi démontré la viralité des contenus « alternatifs » sur Facebook. Si le nombre d’abonnés des pages des médias traditionnels confirme leur notoriété et leur autorité sur la plateforme, ce sont des vidéos postées sur les pages des youtubeurs de gauche d’Osons causer, du site de « réinformation » d’extrême-droite TV libertés ou du média créé uniquement les réseaux sociaux Brut, qui ont été les plus partagées par les individus sur la période étudiée. Par ailleurs, à contre-courant de l’exigence de neutralité et de distance de certaines pratiques journalistiques classiques, les contenus polémiques, dénonciateurs et partisans — autrement dit les contenus d’opinion — sont davantage relayés sur les profils des membres.

À cette coloration alternative et polémique, s’ajoute celle de la quotidienneté (conseils pratiques dans divers domaines), de l’humour et du décalage propre à la plateforme(5) . Ces éléments se retrouvent dans les contenus d’actualité produits par des médias natifs du Web — parfois présents uniquement sur les médias sociaux— producteurs d’une « info-buzz » (Brut, Konbini, Minutebuzz...), essentiellement dans un format vidéo, qui rencontre un succès croissant sur Facebooket qui constitue une ressource de choix pour les conversations qui s’y déroulent.

 

 Le partage d’actualité demeure le fait d’une minorité des membres de Facebook 

Toutefois, il convient de rappeler que le partage d’actualité demeure le fait d’une minorité des membres de Facebook et les applications de messagerie privée comme Messenger et Whatsapp, qui font partie de la galaxie Facebook, ou encore Snapchat, sont de plus en plus privilégiées pour partager, dans des cercles restreints, les informations consultées sur Facebook ou ailleurs. En outre, la pluralisation des voix permise par ces activités de partage se confronte, pour de nombreux analystes, au risque d’enfermement des individus dans des bulles idéologiques en partie construites par l’algorithme de Facebook qui optimise l’expérience des usagers à partir des traces des goûts et des intérêts que ces derniers ne cessent de déposer sur le dispositif.

Des pratiques médiatiques qui demeurent socialement construites

Les grandes tendances qui viennent d’être repérées ne doivent pas écarter la différenciation des usages sur la plateforme. Les individus ne se servent pas tous de Facebook de la même façon lorsqu’il s’agit de s’informer ou de relayer des actualités.

À partir d’une analyse comparée de l’usage de différents réseaux sociaux à travers le monde, Nikos Smirnayos pointait déjà, en 2011, les différences culturelles dans le choix de ces réseaux et dans l’usage qui en était fait. Pour lui, « (...) les particularités sociologiques et culturelles des publics influent de manière décisive sur le choix du réseau social. Les usages qui s’y développent sont également relativement différenciés ». Du côté des pratiques d’information en ligne, l’enquête Médiapolis porté par le Cevipof (Sciences Po) et le Carism (IFP/Université Paris 2) a bien démontré le poids des appartenances sociales dans les différents agencements médiatiques. De même, Thierry VEDEL rappelle en 2017 que l’intensité du suivi des informations en ligne croît notamment avec l’intérêt pour la politique.  

 

 Les modalités d’interaction avec les contenus d’information sur Facebook varient selon l’investissement politique des individus, les plus engagés étant les plus actifs 

J’ai également constaté que les modalités d’interaction avec les contenus d’information sur Facebook varient selon l’investissement politique des individus, les plus engagés étant les plus actifs et les plus virulents autour des informations politiques sur leur profil. Par ailleurs, selon l’intensité de la participation sur leurs profils personnels en général et la taille des réseaux personnels, les individus ne partagent ni les mêmes contenus, ni les mêmes supports. Les plus engagés dans un travail d’exposition sur leur profil sont ceux qui partagent et s’expriment le plus autour de l’actualité. Enfin, les sources et les types de contenus partagés sur les profils personnels renvoient fortement aux différents univers sociaux d’appartenance des individus(6) .

La dimension sociale des pratiques d’information sur Facebook se repère également dans le processus d’exposition sélective aux nouvelles qui perdure sur la plateforme. En effet, théoriquement, l’internaute peut accéder à une grande pluralité d’informations sur Facebook. En pratique, on retrouve sur la plateforme une disposition étudiée depuis longtemps par les chercheurs qui consiste, pour l’individu, à consulter et à retenir des informations conformes à ses opinions(7) . D’après la recherche conduite par Eytan Bakshy, Solomon Messing et Lada Adamic, l’enfermement dans un univers idéologique sur Facebook serait donc davantage lié aux choix des amis et à la proximité sociologique de l’individu avec ses contacts plutôt qu’aux calculs algorithmiques, qui renforcent toutefois ces logiques déjà existantes dans le corps social. C’est également le point de vue de Dominique Cardon qui remarque que « la sociabilité des individus, surtout des plus politisés, est homophile : ils ont, très majoritairement, des amis qui ont les mêmes opinions et valeurs ; ils s’exposent prioritairement à des sources d’informations qui confortent leurs idées » (p. 68). Pour lui, les algorithmes, « nous emprisonnent dans notre conformisme »(8) .

Bref, si Facebook renforce la dynamique d’exposition à des contenus idéologiquement proches des opinions des usagers, la disposition des individus à consulter des sources conformes à leurs opinions et à leurs centres d’intérêt n’est donc pas nouvelle.

Bulles de filtres et fake news... Facebook coupable ou non coupable ?

De ces réflexions émerge un chantier problématique pour explorer les enjeux actuels autour des bulles de filtres et des fake news. Sans nier l’ampleur actuelle de la production, de la diffusion et de l’exposition aux « fausses nouvelles », Dominique Cardon posait la question au cours d'une conférence en février 2018 au Collège de France de l’effet de la circulation de ces fausses informations en ligne sur les régimes de construction des opinions. En s’appuyant sur un ensemble de travaux scientifiques américains peu visibles dans les débats actuels, son propos relativise l’idée que les fausses nouvelles diffusées sur les réseaux sociaux numériques ont des effets forts sur les décisions politiques des internautes.

Ainsi, Dominique Cardon rappelle que le débat émerge dans un contexte de défiance à l’égard des institutions de pouvoir, notamment médiatique, que les enquêtes ne cessent de confirmer. En janvier 2018, selon le Baromètre de la confiance politique des Français du Cevipof, seuls 24 % des interrogés avaient confiance dans les médias.

 

 Si les chiffres mesurant l’engagement autour des fake news sur Facebook paraissent colossaux et se comptent en millions, il s’agit d’une pratique marginale sur la plateforme 

De plus, si les chiffres mesurant l’engagement autour des fake news sur Facebook paraissent colossaux et se comptent en millions, il s’agit d’une pratique marginale sur la plateforme. En effet, selon le site Buzzfeed, les 20 fausses informations sur la campagne américaine de 2016 les plus partagées ont généré 8 711 000 partages entre le 1er aout et l’élection. Néanmoins, il s’agirait de seulement 0,006 % de l’ensemble des actions des utilisateurs de Facebook sur la même période. Par ailleurs, regarder de plus près ces partages permet de mettre au jour des procédés d’autorégulation de la communauté visant à alerter d’autres internautes du manque de crédit d’une information, ce qui invite à être particulièrement prudent quant à l’usage et l’interprétation des mesures d’audience issues du Web.

Enfin, la consultation des fausses nouvelles est également prise dans les mécanismes de l’exposition sélective aux informations présentés en amont. Selon une recherche collective américaine publiée en 2018 citée par Dominique Cardon, la majorité des fake news diffusées durant la campagne présidentielle étaient en faveur de Donald Trump. Or, l’attention accordée à ces contenus est venue en majorité des individus déjà très convaincus par le candidat.

Ces éléments conclusifs permettent de situer les débats actuels autour de la responsabilité de Facebook dans un contexte général de désenchantement à l’égard des vertus démocratiques d’Internet, comme cela est particulièrement étayé dans l’ouvrage de Romain Badouard, Le désenchantement Internet, paru en 2017(9) . Par ailleurs, ils rappellent que ni le dispositif technique ni les stratégies de Facebook ne construisent à eux seuls les rapports que les individus entretiennent à l’information. Les pratiques informationnelles sur Facebook demeurent imbriquées dans différentes combinaisons médiatiques et sont socialement construites, en fonction des intérêts politiques et des univers d’appartenance des individus. De plus, dans un contexte général de critique à l’égard des médias, les comportements des publics étudiés dès les premières études de réception des médias — comme le mécanisme de l’exposition sélective — se retrouvent sur le réseau social.

Sans nier les enjeux que posent les paysages médiatiques dessinés par l’algorithme de Facebook et l’industrie des fake news, il semble donc utile de rappeler qu’en pensant les usages sous la seule focale de la « rupture » ou du « tournant », on risque d’évacuer les contextes structurels, c’est-à-dire les logiques sociopolitiques qui continuent de participer fortement à la construction des pratiques d’information sur Facebook.
 

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Crédit :
Illustration Ina - Guillaume Long

 

    (1)

    Paul LAZARSFELD , Bernard BERELSON, GAUDET Hazel, The People’s Choice : How the Voter Makes up his Mind in a Presidential Campaign, New York, Columbia University Press, 1948.

    (2)

    Coralie LE CAROFF, Les Usages sociopolitiques de l’actualité en ligne. S’informer, partager et commenter sur Facebook, Thèse de doctorat en Sciences de l’information et de la communication, Université Paris 2 – Panthéon-Assas, 2015.

    (3)

    Thierry VEDEL. « La télévision, un vieux média qui ne meurt pas » in Pascal PERRINEAU Le vote disruptif. Les élections présidentielle et législatives de 2017, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2017, p.101-114.

    (4)

    Pour plus d’informations sur le fonctionnement de l’algorithme : Dominique CARDON, À quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l’heure des big data, Paris, Le Seuil, 2015.

    (5)

    Coralie LE CAROFF. (2018) « Le partage de l’actualité politique sur les profils personnels de Facebook » in Arnaud MERCIER, Nathalie PIGNARD-CHEYNEL (dir.) #Info. Commenter et partager l’information sur Twitter et Facebook, Paris, Les éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, 2018, p.199-226.

    (6)

    LE CAROFF, op.cit.

    (7)

    Paul LAZARSFELD et al., op. cit. 

    (8)

    Dominique CARDON, op.cit., p. 69.

    (9)

    Romain BADOUARD, Le Désenchantement Internet. Désinformation, Rumeur et propagande, Limoges, FYP Editions, 2017.

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