Les services de publicité en ligne de Google : AdWords et Adsense
Sergey Brin et Larry Page observèrent avec intérêt le système mis au point par Bill Gross, et lancèrent le service AdWords au début de l’année 2002, en reprenant les principes développés par Bill Gross : liens sponsorisés et coût par clic. Cependant, Sergey Brin et Larry Page décidèrent de séparer dans les résultats du moteur les liens sponsorisés des liens dits « naturels » (c’est-à-dire générés sans contrepartie financière). Tandis que ces derniers occuperaient la gauche de la page, les liens sponsorisés occuperaient deux encarts clairement identifiés en haut et à droite. Ainsi, Google établissait une séparation stricte entre les deux types de liens, tout en conservant l’idée de faire des liens sponsorisés une réponse au besoin d’information exprimé par l’internaute, au même titre que les liens naturels.
Les annonceurs clients d’AdWords paramètrent une enchère pour un mot-clé qu’ils choisissent. Théoriquement, lorsque la requête d’un internaute contient ce mot ou un mot dont le sens est identifié comme étant proche, et si l’enchère est suffisamment élevée, un lien pointant vers l’annonceur apparaît dans la liste de liens sponsorisés. Plus l’enchère est élevée, plus l’annonceur a de chances de figurer dans la liste et d’y être en bonne position. Conformément au principe de la facturation au coût par clic, chaque clic d’un internaute sur un lien sponsorisé aboutit à un revenu versé par l’annonceur à Google. Le montant de ce revenu dépend à la fois de l’enchère paramétrée par l’annonceur et des enchères paramétrées par ses concurrents, suivant un système appelé «
Generalized Second Price Auction ». Toutefois, la hiérarchisation des liens sponsorisés ne dépend pas seulement du montant des enchères. Elle dépend également d’un
« score de qualité » que Google attribue algorithmiquement à l’annonceur en fonction de différents critères comme l’historique des clics effectués précédemment sur le même lien. Les critères et les pondérations qui prévalent au calcul du score de qualité, comme ceux qui prévalent à la hiérarchisation des liens naturels, ne sont pas communiqués par Google.
N’importe quel éditeur de site web peut mettre sur son propre site un moteur de recherche Google (généralement dans la bannière d’entête), qui permettra aux internautes d’effectuer une requête soit sur l’ensemble du web, soit sur le site en question, soit sur un ensemble de sites dont l’éditeur aura spécifié les adresses URL. Sur ce service, nommé AdSense for search, des liens sponsorisés pourront apparaître, au même titre que ceux qui apparaissent sur le moteur hébergé sur le site de Google. Dans ce cas, les revenus générés par les liens seront partagés à hauteur de 51 % pour l’éditeur et 49 % pour Google. La firme joue ainsi le rôle d’intermédiaire entre les annonceurs et les éditeurs, en fournissant aux premiers des emplacements pour afficher leurs publicités et aux seconds une technologie de recherche et une source de revenu.
Après avoir lancé AdWords pour son moteur de recherche, Google a également placé des publicités sur ses services non liés à la recherche, par exemple sur la messagerie électronique Gmail. Ainsi, Google pratique la vente directe d’espaces publicitaires. Même si la facturation a lieu au coût par clic, ce schéma se rapproche de la publicité traditionnelle : l’internaute consomme un service auquel une publicité a été juxtaposée.
En plus de cette activité de vente directe, Google joue un rôle d’intermédiaire. La firme propose aux éditeurs de bénéficier de son réseau d’annonceurs en lui confiant des encarts où afficher de la publicité. Google y placera des annonces textuelles, ciblées en fonction du contenu de la page sur laquelle se trouve l’encart et/ou en fonction de ce que Google a enregistré du comportement de l’internaute. Pour ce module, appelé
AdSense for Content, les revenus générés se répartissent à hauteur de 68 % pour l’éditeur et de 32 % pour Google.