« Le clickfunding peut transformer le rapport à l’information »

« Le clickfunding peut transformer le rapport à l’information »

Trois questions à Salem Massalha, confondateur de Bassita, start-up égyptienne qui finance des projets grâce aux interactions sur les réseaux sociaux. 

Temps de lecture : 1 min


Qu’est-ce que c’est le « clickfunding » ?

Salem Massalha : Le clickfunding est une innovation égyptienne qui utilise l’interaction sur les réseaux sociaux pour financer l’économie sociale. Un sponsor diffuse une vidéo sur le site Bassita et s’engage à financer une certaine cause à partir d’un certain nombre d’interactions. À chaque fois qu’un internaute partage ou commente la vidéo sur un réseau social, cela créé des points dans une barre de progression. Puis, quand la barre est pleine, le sponsor finance la cause. Un commentaire va donner plus de points car l’engagement est plus fort qu’un simple like. 


D’où vous est venue cette idée ?

Salem Massalha : L’idée vient des révolutions égyptiennes. On a vu comment les réseaux sociaux pouvaient influencer la communauté et le pays, voire bouleverser les institutions politiques. On s’est dit qu’en utilisant cette énergie extraordinaire, on aurait un modèle très puissant. Les réseaux sociaux sont en plein boom en Afrique et Moyen-Orient et ils bouleversent la manière dont nous sommes en train de vivre. Le click devient central dans toutes nos consommations. Notre idée était donc de créer un click responsable, un click qui va créer un impact concret et positif sur la société en partageant une certaine information.

 
De quelle façon les médias peuvent utiliser le clickfunding ?

Salem Massahla : Deux possibilités. Tout d’abord, on peut utiliser le clickfunding pour lever des fonds. On imaginait avec Radio M la création d’un podcast où, pour chaque millier d'écoutes, une donation est donnée au média. L’autre possibilité,  beaucoup plus puissante, est celle de créer un impact concret grâce à l’information. Pour 10 000 vues sur une émission sur la faim du monde, on pourrait financer 1 000 repas en Afrique. Quand on lit une information, on se demande souvent ce qu’on pourrait faire. On se sent impuissants. Si partager cette information via les réseaux sociaux peut donner un impact concret, je pense que cela peut transformer le rapport à l’information pour le lecteur et l’engager à la diffuser. Pour les médias, cela pourrait être une façon de rendre leurs articles plus viraux.  

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Crédit photo : Capture d'écran de la homepage du site Bassita.org

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