#Jenesuispascharlie : retour sur un hashtag controversé

#Jenesuispascharlie : retour sur un hashtag controversé

Peu après l’attaque contre Charlie Hebdo, l’émotion gagne les réseaux sociaux. Un hashtag s’impose : #Jesuischarlie, suivi peu après par un autre, #Jenesuispascharlie. Utilisé par un plus faible nombre d’utilisateurs, il suscite de vives tensions. Quel en était vraiment le sens ? Entretien avec le chercheur Romain Badouard.

Temps de lecture : 10 min

Pourriez-vous nous expliquer comment vous en êtes arrivé à étudier ce hashtag, cette phrase : « Je ne suis pas Charlie » ?

Romain Badouard : Je travaille depuis une dizaine d’années sur les mouvements d'opinion sur Internet et la participation citoyenne en ligne. Le jour des attentats de Charlie Hebdo, je suivais les événements sur Twitter et très rapidement, j'ai vu cette phrase, ce hashtag, #JesuisCharlie, apparaître. Connaissant les controverses qu'il y avait autour de Charlie Hebdo avant les attentats, je me suis dit instinctivement que tout le monde ne se retrouverait pas derrière ce slogan. Quelques temps après, j'ai vu apparaître des hashtags : #JenesuispasCharlie et j'ai commencé à les suivre pour observer ce que disaient les gens qui l'utilisaient. Je ne comptais pas faire une recherche sur le sujet, c’était vraiment par curiosité.
Mais j’ai vu le soir même, au journal télévisé, et le lendemain dans la presse, des journalistes et des éditorialistes prendre la parole pour parler des gens qui écrivaient ou déclaraient « Je ne suis pas Charlie », et ce qu’ils disaient me semblait assez faux par rapport à ce que j'avais pu observer pour ma part sur les réseaux sociaux. En gros, ils assimilaient les « Je ne suis pas Charlie » à des gens qui faisaient l'apologie du terrorisme. Ce qui n'était pas du tout le cas dans ce que j'avais pu voir sur Twitter et Facebook. Le jour même des attentats, il y a eu beaucoup de théories du complot et de discours de haine qui ont circulé sur les réseaux sociaux, mais le « Je ne suis pas Charlie » relevait d’une autre dynamique. Il correspondait à une volonté d’exprimer publiquement son désaccord avec la ligne éditoriale de Charlie Hebdo et à prendre ses distances avec une « union nationale » naissante, tout en condamnant le terrorisme. Je me suis dit qu’il y avait là matière à étude, en mobilisant les méthodes propres aux sciences sociales, pour chercher à comprendre plus précisément ce que recouvrait ce phénomène.
 
Quels réseaux avez-vous étudiés ?
Romain Badouard : J'ai d'abord voulu regarder les sites web, particulièrement les résultats qui ressortaient sur Google. C'est vraiment une étude très simple, en termes de méthodologie. J'ai étudié les résultats aux requêtes sur Google en tapant : « Je ne suis pas Charlie » et « pas Charlie ». Dans les deux cas, j'ai pris les 100 premiers résultats que je trouvais, et ceux-là se recoupaient dans la très grande majorité, ce qui m’a donné 113 résultats. Ensuite, je n'ai conservé que les articles, vidéos ou messages, aussi divers puissent-ils être, qui correspondaient à des prises de position. C'est-à-dire, des gens qui parlaient en leur nom, ou au nom d'un groupe auquel ils se sentaient appartenir, en disant : « moi je ne suis pas Charlie, voilà pourquoi ». J'ai aussi récupéré les articles de presse qui parlaient de ces mouvements-là, mais lorsqu'ils leur donnaient la parole, et je n'ai pas récupéré les articles de presse qui brossaient un panorama des « Je ne suis pas Charlie ». L’enjeu était d’étudier des prises de paroles publiques par les acteurs eux-mêmes.
J'ai ensuite fait une analyse de corpus en essayant d'observer de quoi se réclamaient ces internautes et au nom de quoi ils souhaitaient déclarer qu'ils n'étaient pas Charlie. En faisant cette étude, je me suis rendu compte que le premier résultat qui apparaissait sur Google quand on tapait « Je ne suis pas Charlie » ou « pas Charlie », était un groupe Facebook auquel étaient inscrits plus de 50 000 personnes. Et à partir de là, j'ai voulu faire de l'analyse de contenu sur ce groupe Facebook, en particulier en récupérant tous les posts et les commentaires qui avaient été publiés au mois de janvier 2015. Là aussi pour analyser ce que les gens disaient et au nom de quoi ils exprimaient leur refus d'être Charlie.
 
Quelle est la différence de Twitter par rapport à Facebook ?
Romain Badouard : Je n’ai pas regardé Twitter en tant que tel sur cette étude car je considère qu'on étudie un peu trop cette plateforme par rapport à l'importance qu'elle a vraiment dans le débat public : c'est un réseau qui est beaucoup moins populaire et beaucoup moins utilisé que Facebook. Pour cette étude, il me semblait plus intéressant d'aller voir du côté de Facebook que de Twitter quels types de données on pouvait récolter pour appréhender la parole de « citoyens ordinaires ». Sachant quand même que sur Twitter, l'utilisation des hashtags #JenesuispasCharlie était très inférieure par rapport à celle de #JesuisCharlie. Par contre la circulation très rapide des théories du complot après les attentats était plus intéressante à observer sur Twitter, ainsi qu’un autre phénomène que sont les tweets d'apologie du terrorisme. La police avait ainsi annoncé en janvier 2015 avoir récupéré 3 700 tweets qui correspondaient à cette dernière catégorie.
 
Vous établissez une typologie des « je ne suis pas Charlie » dans votre article. Est-ce que vous pourriez revenir dessus en quelques mots ?
Romain Badouard : J’ai pu observer trois formes différentes de « je ne suis pas Charlie », trois différents groupes idéologiques ou sociaux. Le premier venait de la gauche et de l'extrême-gauche. Il reprochait à Charlie Hebdo de s’en prendre aux musulmans qui étaient déjà, selon eux, la partie de la population la plus victime de discriminations en France et qu'en ce sens, Charlie Hebdo ne faisait qu'ajouter de la stigmatisation à la stigmatisation en s’en prenant aux minorités. Et puis, il y avait aussi dans ce groupe la crainte d’une instrumentalisation de l'émotion nationale à travers des lois liberticides, ce qui a très concrètement été le cas par la suite.
Le deuxième « Je ne suis pas Charlie » vient de l'extrême droite, ou en tout cas de groupes traditionalistes qui reprochaient à Charlie Hebdo d'attaquer les valeurs traditionnelles de la France qu’eux souhaitaient défendre, notamment le catholicisme, la famille traditionnelle, etc.
Et puis le troisième groupe est celui des « musulmans ordinaires », une partie des musulmans de France qui se sont sentis également visés par différentes caricatures publiées dans Charlie Hebdo et qui à ce titre ne se reconnaissaient pas dans le slogan « Je suis Charlie ».
Les trois positions étaient par ailleurs assez équilibrées sur le plan quantitatif, on retrouvait à peu près autant l’une que l’autre. Ces trois groupes condamnaient par ailleurs tous unanimement les attentats, c'est important de le dire, mais refusaient d'apporter leur soutien moral ou idéologique à la ligne éditoriale de Charlie Hebdo. Je ne me suis pas intéressé dans cette étude aux théories du complot, aux discours de haine et aux propos qui font l’apologie du terrorisme, qui sont également une réalité qu’il ne faut pas nier, mais qui relèvent d’un autre phénomène que le « Je ne suis pas Charlie ».
 
Pourquoi l'opposition entre les deux expressions « je suis Charlie » et « je ne suis pas Charlie » vous paraît-elle artificielle ?
Romain Badouard : L’opposition n’est pas artificielle, mais la manière dont elle est accentuée, érigée en véritable fracture sociale est, elle, artificielle. Il y a dans le débat public beaucoup de caricatures autour de ces sujets-là. Et le conflit auquel on a assisté entre novembre et décembre 2017 entre Charlie Hebdo et Médiapart est assez symptomatique de cette brutalisation du débat autour de cette question. Alors qu’après tout, entre les « je suis » et les « je ne suis pas », il s’agit avant tout de débats d’idées et des conflits de valeurs qui sont récurrents dans l'espace public français autour de la liberté d'expression, l'autonomie de jugement des individus, les discriminations, « l'identité française »… Ce débat aurait pu être plus ou moins apaisé et il est naturel qu’il y ait ce genre de débat en démocratie, mais dans le contexte d'un événement aussi violent qu'un attentat, le débat a été très difficile. Ce que je veux dire par là, c'est que les « Je ne suis pas Charlie » ont été un peu caricaturés dans certains médias, par certains éditorialistes qui les ont assimilés à des pro-terroristes. Alors que ce n'était pas le cas. Ce que j’ai vu de mon côté, c’était majoritairement des individus qui souhaitaient créer un débat autour du rapport entre liberté d’expression et stigmatisation, en interrogeant l’égalité des citoyens à prendre la parole et à faire respecter leurs droits dans l’espace public. Cet événement a été d'autant plus intéressant qu'à l'étranger le traitement médiatique de ce débat a été très différent de celui qu'on en a fait en France.
 
C’est-à-dire ?
Romain Badouard : Pour le dire vite, en France, la position défendue par Charlie Hebdo est que les religions sont des obstacles aux libertés humaines et qu'à ce titre, les religions doivent être moquées dans l'espace public, dans une idée de défense de l'autonomie des citoyens par rapport à un certain nombre de carcans. C'est vraiment le point de vue politique et l’héritage libertaire de Charlie Hebdo. Dans des espaces publics où la religion n'a pas du tout la même place qu'en France, je pense notamment au Royaume-Uni ou aux États-Unis, on va considérer que ce qui est le plus important, c'est de préserver la liberté des individus à croire ou pas, et qu'on ne doit pas offenser ou stigmatiser les minorités. C’est quelque chose de très fort, dans des modèles de sociétés multi culturelles comme au Royaume-Uni ou aux États-Unis, où la très grande majorité des médias ont par exemple refusé de publier les caricatures de Mahomet, ou ont souhaité les flouter. Je ne suis pas en train de dire que c'est bien, ou que c'est mieux, comme manière de faire, mais c'est vraiment intéressant de voir que la couverture médiatique d'un événement n’est jamais neutre et objective, mais est toujours ancrée dans une histoire culturelle qui influence les pratiques des journalistes.
 
Estimez-vous que la couverture médiatique des « Je ne suis pas Charlie » en France a été juste et équilibrée ? A-t-elle a vraiment rendu justice, en quelque sorte, à ce qu'il y avait derrière la phrase ?
Romain Badouard : C'est une question très complexe. Je pense qu'il y a une question de temporalité qui est importante, et c'est pour ça qu'étudier Internet et les réseaux sociaux dans ce genre de situation est intéressant. Ce qui s'est passé, c'est que le jour même des attentats ou le lendemain, alors que dans les médias traditionnels on valorisait l'unité nationale, ces controverses et débats virulents ont tout de suite eu lieu sur Internet et les réseaux sociaux. Tout cela a été traité par la suite, je pense notamment à la une du Monde qui titrait « Cette France qui n'est pas Charlie » une semaine après les attentats. Il y a quand même eu, on ne peut pas le nier, une volonté des journalistes, des médias traditionnels, d'aller enquêter sur le terrain pour essayer de comprendre ce qui s'exprimait derrière ce « Je ne suis pas Charlie ». Dans certains médias, il y a eu des caricatures, c'est évident. C'est plus facile de rejeter cette parole que d'essayer de l'écouter et de la comprendre, mais en tout cas le débat a eu lieu dans les médias, on ne peut pas dire le contraire. C'est positif que l'on puisse quand même avoir ce débat aujourd'hui. Mais ce qui a surtout joué, c'est le fait que le débat a d'abord eu lieu sur Internet une semaine avant que les médias « traditionnels » ne s’en emparent, et c’est justement cette activité en ligne qui a poussé les journalistes à s’y intéresser.
 
Les médias « traditionnels » ont-ils été pris de court selon vous ?
Romain Badouard : Les médias ont été pris de court, oui. Les journalistes n'ont pas compris tout de suite ce qui se tramait, ils n'ont pas compris qu'on puisse vouloir dire « Je ne suis pas Charlie ». Parce que derrière cette phrase, il y a un élément important à relever : c’est une chose de le penser, mais il y a aussi le fait de vouloir le dire, de l'exprimer publiquement. Ce sont deux choses différentes. Le fait, dans le contexte post-attentat, de vouloir exprimer publiquement qu'on n'est pas Charlie, c'est quand même le signe d’un conflit de valeur important. Face à ça, on a deux solutions : soit on rejette l'expression de ce conflit en caricaturant ce que les gens disent, en expliquant qu’en fait ils soutiennent les terroristes, soit on cherche à comprendre pourquoi il y a une partie de la population qui ne veut pas se ranger derrière cet étendard. Et de ce fait, on rentre dans le débat. Ma position personnelle, c'est qu'en démocratie il est toujours important de préférer la voie du débat à celle de l'opposition frontale ou de la caricature des positions des uns et des autres. Mais j’ai le sentiment que ce débat a eu lieu.
Par ailleurs, il faut préciser que lorsque l’on dit « les médias », ça ne veut pas dire grand-chose. Parce qu'il y a des médias, des rédactions et des journalistes qui sont très différents, qui ont des pratiques qui n’ont rien à voir. Certains médias vont être à fond dans la caricature, d’autres vont chercher l'objectivité, nourrir le débat. J’ai pris l'exemple du Monde plus tôt, mais je sais que France Inter a fait la même chose avec son dispositif « interclasse » : ils sont allés enquêter sur le terrain, dans les écoles, voir pourquoi certains collégiens disaient qu’ils n’étaient pas Charlie. D'autres sont dans la caricature. Inversement, il y a des médias qui représentent ces populations ou cherchent à le faire. Je pense par exemple à ce qu'a pu faire le Bondy Blog pour prendre la parole au nom des jeunes des quartiers populaires. Il y a aussi toute une presse d'extrême droite qui s'est exprimée au nom des « Je ne suis pas Charlie » traditionalistes. Et puis il y a aussi eu quelques blogs sur Internet, quelques sites qui ont exprimé, qui ont défendu ce point de vue de ne pas être Charlie au nom d'une gauche, de « la » gauche. Les médias, dans notre pays, sont très divers et ont des pratiques professionnelles très différentes, c’est un facteur de pluralisme et c’est plutôt positif.
 
Dans votre article, vous utilisez le terme de « marge » pour qualifier les personnes dont la voix ne porte pas dans les médias traditionnels et qui s’emparent des réseaux sociaux, d’internet, pour s’exprimer. Est-ce que les journaux, les radios, les chaînes de télévision utilisent ces réseaux sociaux pour entendre ou écouter ces marges ?
Romain Badouard : Oui ils s'en servent parfois pour les écouter, c'est ce qui est intéressant. Lorsque des avis minoritaires ne sont pas assez représentés dans les médias traditionnels, ils vont avoir tendance à se déporter sur le Web, sur les réseaux sociaux, pour pouvoir s'exprimer. C'est pour ça aussi que, aujourd'hui, des positions extrêmes ou complotistes sont très représentés sur Internet. Donc effectivement, dans l'histoire de l'espace public, ce qu'a permis Internet, c'est aux populations qui étaient en marge de l'espace médiatique, qu'on n'entendait pas soit parce qu'elles avaient des avis minoritaires, soit parce qu’elles faisaient partie de catégories de la population mises à la marge, de prendre la parole pour exprimer leur point de vue sur les événements. Ça, c'est très fort, notamment pour les « musulmans ordinaires» qu'on entend assez peu dans les médias, alors que justement l'islam est un sujet de controverses récurrentes dans l'espace public français.
Donc Internet va leur permettre de prendre la parole, via les réseaux sociaux, à titre individuel, mais aussi via ce que l'on appelle des médias minoritaires ou des médias communautaires. Les médias musulmans qui cherchent à donner le point de vue de la communauté musulmane sont assez présents sur le Web français justement. Cela peut aboutir à un espace public scindé en deux, avec les publics minoritaires qui se retrouvent sur Internet pour débattre entre eux, sans incidence sur les médias traditionnels, et inversement. Mais il arrive aussi que des ponts se créent. Par exemple, avec leur une sur « Cette France qui n'est pas Charlie », les journalistes du Monde ont cherché à aller observer ce qu'il se disait sur les réseaux sociaux, sur les sites web pour le relayer. Je pense que la nouvelle génération de journalistes qui a l'habitude d'évoluer dans ces espaces des débats alternatifs est capable d'aller regarder ce qui se passe en ligne, parce que ce sont aussi des mouvements d'opinion qui ne sont pas mesurés par les sondages ou les médias traditionnels.
 
Cela fait maintenant trois ans que cette opposition entre « je suis Charlie» et « je ne suis pas Charlie » est apparue. Aujourd'hui, qui sont les personnes qui revendiquent encore de ne pas être Charlie ? Certaines positions ont-elles évolué au fil du temps ?
Romain Badouard : En janvier 2015, ces groupes Facebook, ces hashtags, ces sites web ont été des espaces de débat alternatif où s'exprimaient des points de vue qu'on n'entendait pas dans les autres médias et ça concernait beaucoup de gens. De nombreuses personnes se sont dits qu'elles n'adhéraient pas à la ligne éditoriale de Charlie Hebdo et que de ce fait elles avaient du mal à se dire Charlie mais qu'elles avaient envie d'en débattre. Au fil du temps, effectivement, une actualité en chassant une autre, le rythme des attentats s'accentuant en France, il y eu a de moins en moins d'internautes qui trouvaient un intérêt à se revendiquer « Je ne suis pas Charlie » et à aller en débattre. La plupart sont sortis du débat parce qu'il était ponctuel et que dire « Je ne suis pas Charlie » ce n'est pas non plus ce qui les définit au quotidien. C'était vraiment une prise de position ponctuelle, dans le moment de l'actualité. Ceux qui restent aujourd'hui et qui le revendiquent ne sont pas forcément représentatifs de ceux qui le faisaient à l'époque. Et entre temps, même si je n’ai pas réalisé d’étude sur le sujet, j’ai le sentiment que les théories du complot, les fausses informations et les discours haineux ont pris plus de place qu’ils en avaient à l’époque, tout simplement parce que les partisans d’un échange constructif voient moins d’intérêt aujourd’hui à entrer dans le débat.
    
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Crédit :
Illustration Ina - Alice Meteignier

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