Un marché en perpétuelle mutation
Que s’est-il donc passé pour que cette jeune start-up japonaise rencontre soudainement autant de difficultés ? Il faut comprendre d’abord que GREE a sans doute été victime de la différence d’utilisation du portable au Japon et dans le reste du monde. Bien qu’il n’y en ait aujourd’hui pratiquement plus, les Japonais sont restés longtemps attachés à leurs téléphones à clapet, avant de les rejeter en les désignant avec mépris comme des garake,des « portables ringards ». Or le modèle de GREE, une plateforme à partir de laquelle on peut jouer à des jeux, lui a permis de se partager ce marché en expansion confortablement avec DeNA. En 2013, 60 % de son chiffre d’affaires se faisait encore à partir de ces téléphones à clapet. Or, le smartphone a aujourd’hui inondé le marché de la téléphonie.
De plus, elle pouvait encore espérer se tailler une place sur les réseaux sociaux avant 2012. Sur les réseaux sociaux sur smartphone, GREE, mais aussi Mixi, se sont fait depuis largement dépasser par Line, qui domine quasi-seul le marché au Japon. Les échanges de messages et les conversations téléphoniques se font désormais en grande partie sur Line, ce qui est rendu possible par la 4G, accessible partout.
Côté jeux, assez rapidement, et face aux évolutions récentes permises par les smartphones, GREE a eu du mal à d’adapter. Avec l’amélioration des smartphones, les utilisateurs téléchargent directement les jeux à partir d’Apple Store ou de Google Play, contournant de plus en plus les plateformes comme GREE ou DeNA. Par ailleurs, avec le rachat de Zynga par l’américain Facebook, GREE s’est vu opposer une concurrence très importante sur ce marché – car Facebook lui, conserve de nombreux utilisateurs sur son réseau social.