Un développement tous azimuts
En moins de six ans après la création de la division entertainment, il n’est pas un métier du secteur dans lequel Reliance Big entertainment ne soit présent, tant dans les contenus que dans les « tuyaux ». L’ensemble des cinq branches d’activité d’entertainment couvre tous les secteurs des médias et profite grandement du taux de croissance moyen de 13% par an, et pouvant aller pour certains secteurs jusqu’à 20 ou 25% selon le rapport de KPMG India. Un rapport commandé par la FICCI, la fédération des chambres de commerce et d’industrie indienne dont le comité « convergence » est présidé par… Amit Khanna.
Les contenus :
En Inde,
Reliance Big Pictures a produit en 2010 une cinquantaine de films dans plusieurs langues locales, notamment par le biais des films en hindi de Bollywood et du rachat de catalogues de films indiens et à l’étranger. Il s’agit de profiter pleinement du dynamisme du cinéma Indien, qui, avec plus de 13 millions de spectateurs quotidiens et plus de 1000 films produits chaque année (dont 1/3 pour Bollywood), constitue la première industrie de cinéma mondiale en volume.
Reliance Big Pictures édite également des contenus vidéo et musicaux en partenariat avec le leader indien
T-Series, produit des animations –
via, notamment, le rachat d’une start-up de Pune – et des programmes de télévision, au travers de l’achat de
Synergy, producteur reconnu des plus gros succès de la télévision indienne de ces 5 dernières années (dont la version locale de « Qui veut gagner des millions ? ».
Mais sa présence se fait de plus en plus sentir à l’étranger, et notamment aux Etats-Unis qui constituent le plus gros marché en valeur. À cet égard, sa récente prise de participation à hauteur de 50% de la société
Dreamworks à Hollywood – valorisant le studio fondé par Spielberg à 825 millions de dollars – l’illustre tout particulièrement. Grâce à la célèbre agence
CAA dont
Reliance est devenu l’un des plus gros clients, elle est en contrat avec les maisons de production de nombreuses stars telles que George Clooney, Julia Roberts, Brian Grazer, Brad Pitt, Nicolas Cage, Tom Hanks, ou Jim Carrey. Cerise sur le gâteau, le groupe était encore en course début 2010, au même titre que son rival
Sahara, pour racheter la célèbre
Metro Goldwyn Meyer…
L’internet et la mobilité :
À travers le site
zapak.com,
Reliance Entertainment est présent de manière affirmée dans le secteur des jeux vidéos en ligne, en pleine expansion : sa dernière acquisition,
Codemasters, en avril 2010, est une société de jeux vidéo britannique dans laquelle elle a pris une participation de 50 %. Et son objectif affiché est de trouver des synergies dans les jeux en ligne et mobiles avec
zapak.com.
Reliance Entertainment est également un acteur important du marché des réseaux sociaux avec
bigadda.com, et se positionne dans le secteur de la vidéo à la demande, le téléchargement et location de films grâce à
bigflix.com, inspiré du modèle de l’américain
Netflix.La diffusion :
Pour la diffusion,
Reliance Broadcasting Network dispose d’un réseau de 45 stations de radio FM (92.7 FM) couvrant près de 200 millions de personnes, depuis l’ouverture des ondes fin 2006. Le prochain lancement d’une vingtaine de chaînes de télévisions, à commencer par 4 chaines en anglais de programmes américains, dans le cadre d’un partenariat avec
CBS Broadcasting, s’affirmera comme une nouvelle étape de l’ascension du groupe. Quant à
Big TV, plateforme satellitaire numérique, elle annonce déjà près de 3 millions d’abonnés après moins de 2 ans d’exploitation.
L’exploitation et la distribution (Reliance Media Works) :
Reliance Big Cinemas exploite les multiplexes
Adlabs (près de 300 écrans à travers le sous-continent, et 300 supplémentaires aux Etats-Unis, en Malaisie et aux Pays-Bas, afin d’assurer et de promouvoir la diffusion de films indiens) et se tourne désormais vers le cinéma numérique.
Reliance s’est également positionné depuis peu sur la distribution de films américains doublés en langues locales, dans un contexte où la part de marché des films étrangers, encore faible – environ 10% sur le sous-continent, dont les ¾ pour les films d’Hollywood – est en augmentation, notamment grâce au développement des multiplexes dans les centres urbains.
En France,
Reliance déclare, par la voix d’Amit Khanna
, s’apprêter à conclure un accord avec un circuit français afin d’exploiter quelques salles. L’objectif est de développer la distribution de films indiens dans l’hexagone, à destination de la diaspora indienne ainsi que des populations originaires d’Afrique du nord, très friandes de culture indienne. Sa prise de participation majoritaire dans
IM Global s’inscrit dans la même stratégie : société de ventes de droits audiovisuels basée à Londres et Los Angeles,
IM Global a depuis vu son catalogue s’enrichir de centaines de films indiens.
Les services technologiques (Reliance Media Works) :
En parallèle des circuits d’exploitation et de distribution,
Reliance Entertainment est également devenu un acteur à la pointe des dernières technologies cinématographiques, notamment grâce à l’acquisition de
Lowry Digital, entreprise d’effets spéciaux située dans la banlieue de Los Angeles et rebaptisée pour l’occasion
Reliance MediaWorks USA, mais aussi des studios historiques
ND Studios– fraichement transformés en
Big Studios – de Bombay en 2005. Le groupe se positionne enfin sur la 3D avec la création d’une société de 3D ayant pour vocation de convertir les plus grands classiques du Cinéma mondial en 3D. Au niveau des réseaux, le dernier coup en date a été de racheter le réseau câblé
Digicable, ce qui permet désormais à
Reliance de revendiquer près de 12 millions de foyers abonnés à travers toute l’Inde (y compris par satellite).
La division Reliance Entertainment est également présente dans la communication extérieure (affichage), la publicité (régies), l’événementiel (concerts, remise de prix…).
Source : KPMG Analysis ; Industry Interviews
Reliance vient également de reprendre en main
le festival du film de Mumbai (MAMI), pour en faire un rendez-vous incontournable du circuit des festivals internationaux. Tout est mis en œuvre afin d’en renforcer la dimension internationale : cette année, pour sa 12
e édition – le festival a lieu du 21 au 28 octobre – Jane Campion présidera le jury, et le réalisateur Oliver Stone recevra un prix pour l’ensemble de sa carrière. En parallèle sera développé un marché spécifique où les œuvres pourront être diffusées et vendues. Parmi les derniers projets annoncés, citons enfin un parc d’attraction à la gloire d’Hollywood et des héros de Bollywood dans la banlieue de Bombay, en partenariat avec la division parcs à thème d’
Universal Studios, qui représente un investissement total de 1,15 milliard d’euros.