D’indéniables atouts
Et il est vrai que la vertu de cette forme de prise de vue est d’ajouter la verticalité à un regard qui serait par trop horizontal sans cela. Le drone permet de prendre des images dans des situations difficiles comme lors de catastrophes, naturelles ou pas. Par le survol, le drone passe outre les obstacles du terrain, voire ceux des services de sécurité, afin de tourner des images qui donnent une idée plus claire, plus tangible, des dégâts occasionnés. Les rédactions y ont désormais recours lors d’inondations, après une tempête ou un éboulement. Le drone remonte alors la trajectoire du fléau qui s’est répandu, offrant à voir au fil de l’air les détails de ce qui a été détruit.
Le drone a aussi pour vertu d’offrir des images qui peuvent être spectaculaires et souvent inédites. Par l’effet de surplomb ainsi créé, on découvre un territoire, on remet en perspective un événement dans sa géographie globale. Loin de la focale assez étroite de la caméra sur pieds, le drone élargie le regard, aide à contextualiser les faits, comme le font, du reste, dans les JT, les images tirées de Google Earth. Ainsi, un journaliste australien raconta dans une conférence professionnelle comment il couvrit la guerre en Afghanistan avec un drone. Arrivé avec les secours, par exemple, sur les lieux d’une embuscade, il fit s’envoler aussitôt son drone pour prendre des clichés de la vallée où les talibans furent embusqués. Ces photos furent insérées à son reportage vidéo pour rendre visible la géographie montagneuse et aider à mieux comprendre comment ce type d’embuscade pouvait se dérouler, sur un terrain escarpé qui y était propice.
Ajoutons que le drone a aussi la vertu d’être très peu cher, relativement à la location d’une heure ou deux d’hélicoptère pour filmer depuis le ciel. Un drone de prix raisonnable (autour de 2 000 €), se rangeant aisément dans un coffre de voiture, peut parfaitement suffire à prendre quelques clichés ou vidéos utiles. Rien à voir avec la lourdeur des procédures de location d’un hélicoptère, son coût répété sur chaque nouveau terrain, les nombreux obstacles météorologiques au survol en hélicoptère…
Mais en dépit de ses atouts indéniables, le drone journalisme reste en suspens, à questionner.