Médias Suisses, statistique de janvier 2010. La statistique reprend les éditions de l’ensemble des journaux et hebdomadaires suisses, contenant des informations à vocation universelle. Les journaux gratuits, feuilles officielles, publications spécialisées, ainsi que la presse associative ne sont pas pris en compte.
« Les soucis des chercheurs, en ce qui concerne la Suisse, sont infondés. La Suisse, sur un minuscule territoire, dispose de deux à trois publications et portails en ligne de grande qualité, qui n’ont rien à envier à leurs concurrents internationaux. A cela s’ajoute une grande diversité médiatique sous toutes ses formes : de nombreux titres régionaux, des journaux de pendulaires à forte popularité, une presse à sensation qui verse rarement dans l’excès et des radios et télévisions qui soutiennent sans peine la comparaison internationale. » Rainer STADLER, « Im Wirbelsturm », Tages-Anzeiger, 14.08.2010.
Quelques exemples : Dans le Jura, Le Démocrate de Delémont s’est allié au Pays de Porrentruy en 1993 pour créer Le Quotidien Jurassien. En 1996, l’Aargauer Tagblatt et le Badener Tagblatt ont donné naissance à l’Aargauer Zeitung. La même année, L’Express de Neuchâtel et le journal chaux-de-fonnier L’Impartial se sont rapprochés pour fusionner trois ans plus tard. En 2003, La Presse Nord Vaudois et La Presse Riviera Chablais (elle-même le fruit de l’absorption une dizaine d’années auparavant de Riviera Vevey-Montreux par son voisin L’Est Vaudois) ont été rachetés par le groupe Edipresse, avant de disparaître deux ans plus tard.
Le marché des journaux dominicaux est une singularité helvétique. Particulièrement en Suisse alémanique, les journaux du dimanche lancent les grands sujets de l’agenda politique et s’adonnent prioritairement à la chasse aux scoops. Six titres se partagent le marché germanophone, dont quatre, qui couvrent l’ensemble du territoire, jouent un rôle majeur (SonntagsBlick, SonntagsZeitung, NZZ am Sonntag et Der Sonntag) et deux journaux régionaux (Zentralschweiz am Sonntag, Südostschweiz am Sonntag) jouent un rôle mineur. En Suisse romande, Le Matin Dimanche est seul à occuper ce créneau. En Suisse italienne, on trouve deux journaux dominicaux gratuits,Il Caffè della Domenica et Il Mattino.
Philippe Hersant est également propriétaire, via sa société Editions Suisse Holding, du Courrier Neuchâtelois, d’Arc-Hebdo (Jura), du Journal de Cossonay et de L'Echo Rollois et Aubonnois. Il détient une participation minoritaire dans La Région Hebdo Nord-Vaudois, la chaîne de télévision régionale genevoise Léman Bleu et la chaîne de télévision musicale TVM3.
« Nombre d’éditeurs transforment leurs journaux en feuilles de caniveau, en créant à tour de bras des journaux qui n’ont de gratuit que le nom puisqu’ils sont payés par leurs annonceurs dont ils lèchent les bottes, en multipliant les concessions jusqu’à censurer toute critique » Roger DE DIESBACH, Presse futile, presse inutile, Editions Slatkine, 2007, p. 16.
Hormis les applications pour iPad que de nombreux journaux et magazines ont lancé ces derniers mois, il existe également un projet des grands groupes de presse suisses, en collaboration avec l’éditeur de livres Orell Füssli et l’opérateur de téléphonie Swisscom, de créer une plateforme payante de journaux et de livres, qui sera éventuellement accompagnée d’une tablette électronique.
Voir par exemple le compte-rendu d’un débat organisé à Zurich en septembre 2010 et les positions de Pietro Supino (président de Tamedia), Matthias Hagemann (ancien éditeur de la Basler Zeitung et propriétaire de Radio Basilisk) et Roger Schawinski (propriétaire de Radio-1) dans Isabelle IMHOF, « Kritik unerwünscht », Neue Zürcher Zeitung, 23.09.2010.
Le contentieux majeur entre les groupes privés et la SSR concerne la publicité sur les sites Internet. A la recherche de revenus supplémentaires, la SSR veut pouvoir commercialiser ses espaces en ligne. Les éditeurs privés s’opposent fermement à tout changement législatif allant dans ce sens. Par ailleurs, les éditeurs privés dénoncent la partie grandissante de l’offre de la SSR qui dépasse, à leurs yeux, le mandat de service public.
La presse écrite est soumise à un taux de TVA de 2,4 % (2,5 % dès 2011); en revanche, les abonnements par Internet sont toujours soumis au taux ordinaire de 7,6 % (8 % dès 2011). Jusqu’en 2007, la Poste suisse recevait chaque année 80 millions de francs destinés à subventionner les frais de transport de la presse; depuis, ce ne sont plus que 30 millions par an (20 millions pour les journaux et 10 millions pour les publications associatives).
La 20e Coupe du Monde de football débute au Brésil. La grande révolution cette année, ce n'est pas la 3D ni la 4K mais le 2nd écran. J-F Mulliez, directeur délégué de e-TF1, revient sur les motivations de la chaîne pour lancer un tel dispositif.