Le retard numérique de l’Italie est-il réel?

Le retard numérique de l’Italie est-il réel?

Alors que l’Italie était championne de la téléphonie mobile au début des années 2000, le pays semble désormais à la traîne dans le domaine du numérique. Que s’est-il passé ? Analyse.

Temps de lecture : 13 min

 

Malgré son poids économique au sein de la communauté européenne, il semblerait que l’Italie fasse figure de parent pauvre en matière de développement du numérique. La presse italienne se fait largement, chaque année, l’écho de ce retard. Le dernier constat de la Commission Européenne, à l’occasion de son rapport annuel sur l’état de la numérisation de l’Union(1) qui vient d’être publié semble en effet accablant : l’Italie se retrouve, en 25e position, parmi les derniers de la classe, juste avant la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie, le dernier pays du classement.
 

Source : Digital Economy and Society Index 2017

 

Ce classement peut, a priori, paraître surprenant pour un pays connu pour son engouement pour la téléphonie mobile notamment (le « telefonino » pour reprendre le terme italien)(2). En effet, en 2006, quelque dix ans après l’introduction du GSM en Italie, le taux de pénétration des mobiles atteignait, selon le rapport de suivi d’alors de la Commission européenne, près de 134 % de la population(3) et était l’un des plus importants en Europe (avec alors une moyenne de 103 % de la population). À l’époque, l’Italie, quoique légèrement sous la moyenne européenne de 15,7 %, pour le haut débit, occupait la 14e place avec 13,5 % de taux de pénétration, juste derrière l’Espagne.
 

La nouvelle génération des mobiles (3G) qui venait d’être introduite (sous le nom d’UMTS)(4), au début des années 2000, y amorçait un début prometteur avec une forte augmentation des abonnements. En 2009, l’Italie figurait au quatrième rang pour l’Internet mobile haut débit.  

Dix ans après, en 2017, si l’Italie connait encore une pénétration de l’Internet mobile haut débit au-dessus de la moyenne, le pays semble avoir reculé sur d’autres fronts.

Mesurer la pénétration du numérique en Europe : des critères variés

 

Le classement de la Commission que nous venons en effet de citer résulte du dispositif de suivi des politiques publiques européennes en la matière. À cette fin, les services de la Commission utilisent un indicateur mixte construit  autour du poids relatif de cinq dimensions jugées pertinentes pour suivre cette évolution. Il s’agit de la connectivité, du capital humain, de l’usage de l’Internet, et des services public numériques. La première dimension intègre la pénétration du haut débit fixe, du mobile, la vitesse et les prix. La seconde indique le pourcentage de citoyens qui utilisent ou pas l’Internet (un indicateur binaire très simple mais simpliste) ainsi que les compétences de base et plus évoluées. La troisième suit ce que les utilisateurs en font, pour leurs communications ou leurs transactions en ligne. La quatrième s’attache au rôle des technologies numériques dans les entreprises, mesurant leur intégration et le développement du commerce en ligne. La dernière jauge le niveau de numérisation des services publics (eGoverment).

 

La performance relative de l’Italie selon les cinq dimensions de l’évaluation européenne.

Source : Digital scoreboard Italy

 

Les résultats sont inégaux en fonction des différentes dimensions. Autant, l’Italie semble réaliser une performance correcte pour les services publics et, à un moindre degré pour la numérisation des entreprises et des services ; autant elle accuse un fort retard vis-à-vis des trois autres dimensions.
 

Toutefois, ces chiffres sont à manier avec précaution, car, de façon à pouvoir suivre finement les objectifs des politiques publiques européennes, les services de la Commission sont conduits à une relative surévaluation du rôle et du déploiement de l’ultra haut débit fixe ainsi que de son adoption. Parmi les huit critères de cet indicateur de connectivité, cinq concernent le fixe (couverture en haut débit et en nouveaux réseaux d’accès, adoption du haut débit et abonnement au très haut débit, prix du haut débit fixe). Ce souci amène à une sous-estimation relative, du rôle de l’Internet mobile mesuré seulement par trois critères : l’adoption du mobile large bande, la couverture en 4G(5) et l’état des fréquences. En effet, si l’on regarde le taux d’adoption de l’internet mobile, le pays passe du 28e rang au 11e en 2016 (10e en 2015) et se situe au-dessus de la moyenne européenne. Un rang qui semble dès lors plus compréhensible pour un pays pionnier de l’adoption du téléphone mobile.
 

D’autre part, cette approche de la Commission s’inscrit dans une logique de l’offre, ce qui est cohérent dans une perspective de suivi du déploiement de réseaux nouveaux. Le rapport de la Commission corrèle d’ailleurs le retard de l’Italie, comme celui de la Grèce, avec l’absence de réseaux alternatifs de câblodistribution. Toutefois, cela revient à sous-estimer une logique de la demande que l’indicateur sur le niveau d’usage ne suffit pas forcément à repérer. Dans cette perspective le taux d’adoption des nouveaux réseaux (c’est-à-dire fixe haut débit) peut se révéler un indicateur insuffisant d’une demande réelle qui peut fort bien se porter ailleurs, notamment sur l’Internet mobile, sur les «applications »(6). Dans le cas des pays qui caracolent en tête du classement de l’Union européenne, figure le Danemark, dont les responsables publics ont noté, depuis pas mal de temps, l’absence de lien automatique entre le niveau de déploiement du haut débit et le niveau d’adoption  : seulement 3,1 % d’adoption en 2014 au Danemark, contre 83 % de déploiement, selon Jorgen Abild Andersen président du comité de l’OCDE sur le Digital Economy Policy. Dans d’autres pays caractérisés par un déploiement important du très haut débit, comme le Japon ou la Corée du Sud, l’usage n’est pas plus important pour autant.
 

Le faible rang de l’Italie dans cette dimension tient avant tout à sa mince couverture pour les nouveaux réseaux d’accès(7) (23e rang) et d’abonnement au très haut débit (25e rang), mais non à la couverture en haut débit (12e place). L’Italie a d’ailleurs fait l’objet d’expérimentations pionnières en matière de très haut débit, notamment à travers le déploiement de réseaux fibre optique par le groupe Fastweb dès les années 2010. Mais ce groupe a fait le même constat que ses homologues danois, de l’absence d’une demande, avant tout monétisable, pour ces services. Les consommateurs semblent peu ou pas disposés à payer plus pour bénéficier de débits supérieurs, faute d’applications attractives(8). La Commission avait d’ailleurs reconnu ce fait dans son rapport d’évaluation de 2011(9).
 

En 2014, près des deux tiers des Européens entre 16 et 74 ans utilisaient quotidiennement l’Internet, l’Italie se situant juste en dessous avec 58 %. Si l’on regarde le classement en termes de trafic des vingt principaux sites de vente en ligne en Europe, on note la présence d’Amazon.it, eBay.it et du site italien subito.it (filiale de Leboncoin) en 8e, 11e et 15e place. Au sein des 335 sites de vente en ligne présentes en Europe en 2015, 60 se trouvaient en Allemagne, 30 en France et 24 en Italie. La moitié des 68 % de la population italienne qui utilisait l’Internet, recourait au commerce électronique en 2015, dépensant, en moyenne 938 euros par an. Le chiffre d’affaires réalisé est en constante augmentation, suivant, voire dépassant, la moyenne de croissance européenne. L’Italie est en 6e position en Europe, derrière la Russie et l’Espagne, mais loin (avec 17,7 milliards d’euros) derrière le leader européen, le Royaume-Uni avec plus de 157 milliards d’euros en 2015 sur un total de 407 milliards pour l’ensemble de l’Europe.
 

 La demande du public italien se porte vers la consommation de contenus digitaux : écouter de la musique, regarder des vidéos, et jouer en ligne 

La Commission déplore néanmoins la faiblesse de la demande italienne pour le commerce électronique ou les services bancaires électroniques mais reconnait que la demande du public italien se porte plus vers la consommation de contenus digitaux : écouter de la musique, regarder des vidéos, et jouer en ligne. Avec 79 %,, la consommation en ligne des Italiens est effectivement supérieure à la moyenne européenne. En ce qui concerne les jeux vidéo, l’Italie se situe à la dixième place mondiale, mais à la quatrième en Europe, à égalité avec l’Espagne et derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France. L’Italie est même mieux placée que les deux premiers de la classe pour le nombre de fans du eSport.

De la même façon, selon GSMA Intelligence, en juin 2017, les Italiens étaient les troisièmes utilisateurs d’applications de messagerie en ligne en Europe : 62 % d’entre eux favorisaient ce mode de communication au détriment des SMS (paradoxalement les Danois se retrouvaient les derniers avec seulement 8 % d’entre eux préférant ce mode de communication).

Les Italiens accèdent au net majoritairement via les mobiles

 

Une fois soulignées les contraintes résultant du choix d’indicateurs de suivi, on peut aussi tenter de regarder ce que donnent d’autres sources, optant pour des indicateurs qui diffèrent en fonction des buts suivis. Ainsi, l’association professionnelle des mobiles pointe la part croissante du commerce électronique effectuée à partir de terminaux mobile en Europe (soit un tiers des transactions), et note que l’Europe se situe encore en-dessous des marchés développés d’Asie comme la Corée du Sud et le Japon. Dans ce contexte, l’Italie faisait plutôt part égale, en 2015, avec d’autres pays européens comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou l’Espagne. Seul le Royaume Uni se rapprochait des pays asiatiques.
 

 Les Italiens passent en moyenne plus de deux heures par jour sur Internet, à raison de 65 % de ce temps sur leurs terminaux mobiles 

Le régulateur italien confirme l’importance des mobiles dans l’accès à l’Internet. En effet, selon une enquête menée pour l’AGCOM (Autorità per le garanzie nelle comunicazioni), sur les 40 millions d’Italiens accédant à l’Internet, 22 millions y accédaient une fois par jour, avant tout à partir de leurs terminaux mobiles : soit 17,6 millions, contre 12,9 millions à partir d’un PC. Le rapport annuel du régulateur souligne que 9 millions d’entre eux n’y accèdent que par les terminaux mobiles. Si les utilisateurs italiens passent en moyenne plus de deux heures par jour sur Internet, c’est à raison de 65 % de ce temps sur leurs terminaux mobiles.

Michael Mandel, qui a procédé à une évaluation du nombre d’emplois créés par les applications mobiles en Europe, souligne que l’Europe n’était pas si éloignée des États-Unis en 2016. Avec près de 100 000 emplois créés, l’Italie se trouvait en cinquième position, derrière, par ordre de grandeur, le Royaume-Uni (320 000), l’Allemagne (267 000), la France (229 000) et les Pays Bas (125 000).
 

Les indicateurs élaborés par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) - une agence de l’ONU située à Genève -  pour évaluer les progrès de la société de l’information, accordent une place plus centrale à l’importance des mobiles et montrent le poids de ceux-ci dans le monde. En effet, la composante mobile intervient non seulement pour le critère de l’accès mais aussi pour celui de l’usage. Dans les deux cas, elle pèse autant que la composante fixe au sein de cet indicateur composite.

 

L’index de développement des technologies de l’information et de la communication de l’UIT (IDI).

Source : IUT
 

De ce point de vue, l’index de l’UIT est nettement moins orienté sur le fixe que ne le sont les indicateurs européens. On pourrait donc s’attendre, compte tenu des facteurs que nous venons de présenter, à trouver une position meilleure pour l’Italie dans son classement. En réalité, le score de l’Italie, ne s’améliore guère. L’Italie se classe au 24e rang, derrière la Grèce, pour l’Europe prise au sens large. Selon cet index, le pays se situe au 37e rang mondial, mais se retrouve dans le peloton de queue des 8 derniers pays (pour la proportion des utilisateurs accédant à l’Internet en déplacement grâce à un mobile, avec moins de 40 % : soit entre la Biélorussie et la Jamaïque ! Toujours dans ce classement, la Corée du Sud caracole en tête avec près de 100 %, mais elle est suivie par l’Espagne avec près de 80 %, qui précède la Suède, l’un des pays phares de l’Europe du Nord. Dans la même étude,  elle se situe même au dernier rang d’un autre échantillon de pays pour l’accès en déplacement à l’Internet, derrière la Roumanie et l’Égypte.
 


Les valeurs de l’IDI pour l’Europe.

Source: IUT
 

Si l’on cherche à placer le pays dans une perspective plus large, en termes d’innovation notamment, comme le fait le Global Innovation Index (GII), le résultat ne change pas vraiment. L’édition 2017 du GII, de juin 2017, donne en effet une 29e position mondiale parmi les 128 pays recensés : l’Italie précède de peu Chypre. Si l’on ne retient que les pays européens, l’Italie passe au 18e rang. Le rapport souligne que 15 des 25 premières économies mondiales sont des économies européennes (39 pays) dont les trois premiers du classement mondial : la Suisse (n°1), la Suède (n°2), et les Pays-Bas (n°3). L’Italie figure ainsi parmi les pays sous-performants en termes d’innovation rapportée au PNB(10) par personne. Le rapport souligne néanmoins, dans la fiche consacrée à l’Italie, la force du pays pour les services gouvernementaux en ligne et l’e-participation.

Dans une société hétérogène, des acteurs aux pratiques conservatrices

 

Rien d’étonnant donc à ce que le régulateur italien déplore ce retard international, tant en quantité (taux de couverture et de pénétration des réseaux haut-débit), qu’en qualité (débit et vitesse)(11). Son dernier rapport annuel, sur l’année 2015, souligne néanmoins quelques traits qui peuvent permettre d’ébaucher une explication de cet état de fait. Le premier tient à la coupure entre le Nord et le Sud. Les provinces détenant le plus fort taux de pénétration du haut-débit dans la population sont toutes au centre-nord, et le plus faible taux se trouve au sud. La pénétration par foyer suit, à quelques différences près, la même répartition.
 

 La population qui accède à l’Internet vit en effet plutôt au Nord et est constituée avant tout d’hommes âgés de 18 à 34 ans 

À ces inégalités géographiques viennent s’ajouter des inégalités en matière d’âge et de sexe. La population qui accède à l’Internet vit en effet plutôt au Nord et est constituée avant tout d’hommes âgés de 18 à 34 ans selon le rapport d’activité de l’Agcom. Le rapport ne donne pas d’indications en matière de revenus, mais il est probable que des inégalités de ce types’ajoutent aux précédentes.

Parmi les paramètres économiques globaux, depuis la situation plutôt positive décrite pour le milieu des années 2000, on peut sans doute retenir un impact plus important de la crise économique en Italie, dans un contexte où les principaux opérateurs de télécommunications européens voyaient leur recettes diminuer pour le fixe et avaient du mal à trouver un modèle d’affaires mieux adapté à l’Internet mobile et aux données(12). Du côté de la demande, l’attractivité des offres pour les mobiles, dans un contexte de concurrence accrue en Italie, a aussi contribué à diminuer la demande pour le fixe et, en conséquence, les ressources des opérateurs pour investir dans les nouveaux réseaux. Les opérateurs italiens n’ayant pas su ou pas pu faire des offres de type « triple play » ou « quadruple play » qui ont permis à d’autres opérateurs dans d’autres pays, dont la France, de trouver des moyens d’assurer des recettes aux réseaux fixes. Une partie de la demande notamment vis-à-vis de l’audiovisuel, que ces opérateurs ont réussi à capter s’est sans doute portée sur les offres de bouquets satellitaires (Sky, Tele Plus filiale de Canal plus avant d’être rachetée par Sky) qui offraient des produits très attractifs comme le football.
 

Aussi, parmi les éléments que l’on peut avancer pour rendre compte de cette situation de l’Italie, on peut faire l’hypothèse d’un éventuel « surinvestissement » de l’audiovisuel(13). Le paradoxe d’une Italie pionnière d’une télévision sur mobile qui n’a connu de succès nulle part (malgré quelques tentatives en Corée du Sud et un engouement passager de la Commission en 2007 pour le DVB-H !)(14) fournit un élément de contexte intéressant. En effet, plutôt que d’envisager la diffusion de contenus sur les mobiles (mais aussi sur PC avec YouTube), tels qu’ils s’esquissaient alors après l’introduction de l’iPhone, les acteurs italiens se sont engouffrés dans la voie de la télévision sur mobile(15) qui avait l’inconvénient, outre des normes conflictuelles, de fonctionner sur des normes de radiodiffusion et non de télécommunications mobiles, ce qui requérait des fréquences spécifiques et des réseaux coûteux. Autre exemple, l’Italie a été le seul pays à mettre en place, à travers la loi de finance de 2004, une subvention publique (à hauteur de 150 euros) pour les décodeurs numériques terrestres. L’aide a été requalifiée en aide d’État et distorsion de concurrence par la Cour de justice de l’Union européenne, en 2010.
 

 Les acteurs italiens sont restés prisonniers d’une traditionnelle logique de l’offre, au moment où c’est la demande du consommateur qui devenait déterminante  

Ces acteurs ont ainsi raté l’arrivée de l’Internet mobile, qui est devenu le moteur de la déferlante de contenus vidéos. À cette erreur stratégique sur la technique de diffusion, s’en ajoutait une autre encore plus déterminante dans le nouveau contexte d’hyper-choix en train d’émerger. Ces acteurs sont restés prisonniers d’une traditionnelle logique de l’offre, au moment où c’est la demande du consommateur qui devenait déterminante, ce que les sociétés IT américaines avaient compris, mais pas les diffuseurs audiovisuels ni les opérateurs de télécommunications italiens. Cet ensemble de paramètres a sans doute du ralentir le processus d’adoption des applications et de diffusion des contenus numériques, notamment en privant ces acteurs d’une partie des ressources dont ils auraient pu disposer. Note positive toutefois, cette période d’expérimentation aura permis l’émergence d’une start-up comme Buongiorno qui a su adapter son modèle d’affaires de la télévision sur mobile aux « apps ».

Retard ou nœud gordien ?

 

Les raisons de ce « retard » de l’Italie, même si celui-ci doit être nuancé, ne se réduisent sans doute pas aux quelques éléments que nous avons évoqués. D’autres paramètres économiques, politiques, culturels ont joué et jouent encore. Il n’en reste pas moins que le passage par ce prisme, même déformant, permet déjà de comprendre comment la diversité des situations géographiques, sociales, générationnelles combinée à un conservatisme de pratiques héritées de modes de consommation antérieurs a pu bloquer, même de façon transitoire certains développements. Elle a en tout cas pesé sur certaines politiques publiques notamment en privilégiant l’audiovisuel, d’où des politiques de rattrapage pour reprendre le train européen en marche dans le domaine numérique.
 

Toutefois, il faut souligner que les indicateurs de l’offre utilisés pour suivre le déploiement des réseaux haut débit et ultra-haut débit ne sont pas forcément à même de suivre une demande par nature changeante et spécifique. L’exemple des pays à fort taux de déploiement et l’absence de corrélation avec l’adoption de services ad hoc le montre. Le cas italien montre aussi que la demande, surtout en matière de contenus, est très spécifique. Les consommateurs italiens sont apparemment plus intéressés par les jeux vidéo que par certaines formes de commerce électronique.
 

 

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Crédits :
Illustration : Ina. Alice Meteignier
Photos :
Carte réseau de l'Italie. FrankRampspott/iStock
Homme au scooter. DaniloAndjus/iStock

 

(1)

La Commission publie annuellement un « Europe's Digital Progress Report » pour rendre compte des progrès du programme de l’Europe numérique (Digital Agenda). 

 

(2)

Sur la préhistoire du « telefonino », cf. « Breve storia della telefonia mobile ».

 

(3)

Ce taux est resté à peu près stable depuis. GSMA indique 133 % pour juin 2017. 

 

(4)

Universal Mobile Telecommunications System » plus connue par la suite sous le nom de 3G, lancée en 2001. Cette famille de normes succédait à la 2G, la norme numérique lancée avec succès par l’Europe grâce au European Telecommunications Standards Institute (ETSI).

 

(5)

Norme lancée en 2008.  

 

(6)

Il n’y a pas de données disponibles sur l’économie des « apps » en Europe sur le site de la Commission, la dernière étude date de 2014 et donne des évaluations agrégées… et imprécises.

 

(7)

Dits NGA pour Next Generation Access. 

 

(8)

Jean Paul SIMON, « Media in the changing Media-IT-Telecom ecosystem », in Giuditta DE PRATO, E. SANZ et Jean-Paul SIMON, Digital Media Worlds. The new media economy, (co-ed), Palgrave Mc Milan, Houndmills Basingstock, 2014.

 

(9)

Digital Agenda Scoreboard 2011: 20, First Digital Agenda Scoreboard (SEC(2011) 708 of May 31, 2011.

 

(10)

Produit national brut. 

 

(11)

On notera toutefois que selon le dernier rapport Akamai, la différence entre la France et l’Italie pour ces deux critères n’est pas significative : « Akamai’s state of the Internet », Q1 2017.

 

(12)

Jean Paul SIMON, « How Europe missed the mobile wave ». Info, Volume: 18 Issue: 3, 2016, pp. 12-32.

 

(13)

Sur le contexte historique cf. Pierre MUSSO et Guy PINEAU, L’Italie et sa télévision, Ina/Champvallon, 1990.

 

(14)

Commission communication on EU policy for mobile TV (July 2007) : « Strengthening the Internal Market for Mobile TV ».  

 

(15)

Broadcast terrestrial mobile TV, qui fonctionnait sous la norme Digital video broadcasting (DVB) mais à travers des normes différentes et incompatibles. 

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