Le livre jeunesse joue dans la cour des grands
Il paraît que les jeunes ne lisent plus. Et pourtant, aujourd’hui en France, près d’un livre vendu sur quatre est un livre pour la jeunesse.
Il paraît que les jeunes ne lisent plus. Et pourtant, aujourd’hui en France, près d’un livre vendu sur quatre est un livre pour la jeunesse.
Le livre jeunesse est le deuxième marché de l’édition après la littérature générale. Alors que grands groupes et petites maisons cohabitent sur ce marché dynamique et mondialisé, profondément recomposé sous l’effet d’un jeune apprenti sorcier, Harry Potter, quels en sont les acteurs, les segments, les tendances lourdes ? Entre best-sellers, extension du lectorat, impact de l’audiovisuel et défi du numérique, état des lieux d’un secteur protéiforme.
Harry Potter a recomposé le paysage éditorial mondialÀ lui seul, ou presque, l’apprenti sorcier a recomposé le paysage éditorial mondial. Il a ouvert la voie à une littérature de genre sous domination anglo-saxonne, d’une grande homogénéité par-delà les modes – fantasy, chick-lit (littérature pour « poulettes »), bit-lit (vampires), dystopie (contre-utopie), anticipation, etc. Une littérature qui paraît en grand format, et que l’on ne sait plus où classer. Car en grandissant avec ses lecteurs, Harry Potter a fait grandir le lectorat du roman pour ado, si bien que l’on parle aujourd’hui de littérature young adult, cross over ou cross age : peu ou prou, on la lit de 12 à 35 ans. Pocket jeunesse est ainsi devenu PKJ (la vidéo réalisée pour les 20 ans de la collection est éloquente quant à l’évolution de la fiction jeunesse).
Le cinéma joue un rôle d’amplificateur spectaculaireCes livres promis à une production mondiale font l’objet d’enchères faramineuses, ce qui les réserve aux groupes capables de mettre en œuvre une puissante machine promotionnelle. La politique d’auteurs tend à céder le pas à une logique de coups marketings. La sérialisation devient une condition pour que le livre s’installe dans le temps. De plus en plus de livres sont écrits par des pools d’auteurs, à la manière des scénarios.
Les nouveaux auteurs stars se recrutent aussi via les médias sociaux
Le marché numérique peine à se constituer
Auteurs et illustrateurs dénoncent une rémunération toujours dérisoire
Dominique KORACH et Soazig LE BAIL, Éditer pour la jeunesse, éditions du Cercle de la librairie, 2014.
La Revue des médias de l’INA dévoile les résultats d’une étude inédite, menée grâce aux équipes de la Recherche de l’INA et en collaboration avec l’association « Pour les Femmes dans les Médias », mesurant la place accordée aux femmes dans les fictions diffusées à la télévision, tant derrière la caméra, comme réalisatrices, qu’à l’écran, via leur temps de parole. Entre 2008 et 2018, seuls 12 % des réalisateurs des fictions diffusées sur les chaînes de télé étaient ainsi des réalisatrices, et les personnages féminins parlaient près de moitié moins que les hommes ! Au-delà de ces constats chiffrés, des diffuseurs, des producteurs, des réalisateurs, esquissent les solutions possibles.